Me revoilà après une traversée de près de 27 heures. Je suis arrivé hier matin de Catane en Sicile pour atterrir à Crotone en Calambre; me revoici sur le continent Européen. Je dois admettre que cette année a été des plus riche en découvertes, à commencer par le sud tunisien que j’ai adoré, Malte surtout Gozo d’une grande beauté et la Sicile, qu’en dire? Il y a tellement de choses à voir mais honnêtement je ne m’y attendais pas, pas autant du moins et c’est probablement ce qui fait que j’ai aimé autant. Maintenant que mon amoureuse est retournée à Montréal, me revoilà fin seul ou presque car la chaleur ne me lâche pas. Si vous pensez qu’il fait chaud à Montréal, venez faire un tour ici et on en reparlera. Juin était chaud mais on était bien, juillet c’est trop chaud à mon goût et août aussi, sinon pire, me dit-on. Je commence déjà à penser à mon retour car cette chaleur m’accable et je serai de retour en Europe au printemps prochain. C’est à voir.
Ma traversée donc fût sans anicroche. La météo annonçait un peu de vent sud-est, Je pensais pouvoir faire un peu de voile, mais à peine quelques heures de navigation. Tout ce que j’avais c’était de la houle du sud-sud-ouest qui me faisait rouler sans que je puisse rien y faire, donc au moteur. Lorsque la fatigue commence à me gagner, il faut savoir que j’étais debout depuis 4h00, mais là, la côte sud du continent est toute proche et ce fût ça pour encore plusieurs heures. Donc au lieu de faire sonner mon alarme aux 15 minutes pour vérifier que tout va bien, je mets mon alarme aux 8 minutes. Je n’ai pas le temps de dormir beaucoup, mais si je réussis à dormir une dizaine de fois 6 minutes, et si je calcule que ça me prend 2 minutes pour m’endormir, ça fait une heure de sommeil. Je fais ça 3-4 fois et ça donne 3-4 heures de sommeil. Donc tout a bien été jusqu’à 2h30. Là, le vent s’est levé, 22-24 nœuds avec des pointes de 29 nœuds avec des vagues qui montaient facilement à 2 mètres et de travers avant cette fois. J’ai déroulé un tiers du génois pour stabiliser le bateau, mais je ne réussissais pas à m’endormir car le bateau tapait trop fort. A 6 heures, le calme plat est revenu en 15 minutes et cette merde n’était pas dans la météo non plus. C’est la Méditerranée, me dit-on!
En arrivant à Crotone, juste au sud je dois faire attention au parc maritime car les amendes peuvent être salées surtout pour les étrangers, lit-on dans le guide maritime. Ensuite, il faut passer deux des cinq plateformes de forage le long de la côte, toujours selon le guide. Je ne comprends pas pourquoi mais ça me donne l’occasion de voir une de ces petites plateformes de près car ces deux-là sont même très petites. Ensuite, la rentrée dans le port s’est bien passée, mais comme je voulais faire le plein de carburant , il y avait un bateau de 100 pieds avant moi; le plein sera pour une autre fois. Son plein coûte probablement plus cher que ce que mon bateau vaut!
Accueil chaleureux, l’eau et l’électricité branchées, j’en profite pour désaler Nomade qui s’est bien fait arroser cette nuit. Ensuite après les formalités à l’accueil de la marina, je décide d’aller marcher un peu, voir ce que cette ville a à me montrer : des kilomètres de plage, un port commercial, un port de pêche et quelques marinas dont la principale qui s’appelle Kroton yacht. Ensuite, la vieille ville et son château dont les gens semblent si fies mais je ne sais pourquoi, vraiment pas grand-chose à y voir. Ils ont un petit musée, deux salles de la grandeur de mon salon chacune et c’est tout. Les vieilles villes sont toujours intéressantes à voir mais là ça fait plusieurs que je vois cette année et celle-ci est sous la moyenne, pour demeurer poli! Côté positif : plein de poissonneries sur le côté du port et ce soir ce sera un poisson sur le BBQ.
Prochaine destination? Je ne sais pas. Vais-je traverser le Golfo di Taranto directement pour me rendre à Santa Maria di Leuca, ou en parcourir la côte et visiter ces villes côtières? S’il ne faisait pas si chaud je suivrais la côte c’est certain, mais là? Et après, est-ce que je fais un saut en Albanie et en Grèce? Encore cette chaleur qui m’accable!