Chronique 2012-26 du Capitaine: Crotone

Me revoilà après une traversée de près de 27 heures. Je suis arrivé hier matin de Catane en Sicile pour atterrir à Crotone en Calambre; me revoici sur le continent Européen. Je dois admettre que cette année a été des plus riche en découvertes, à commencer par le sud tunisien que j’ai adoré, Malte surtout Gozo d’une grande beauté et la Sicile, qu’en dire? Il y a tellement de choses à voir mais honnêtement je ne m’y attendais pas, pas autant du moins et c’est probablement ce qui fait que j’ai aimé autant. Maintenant que mon amoureuse est retournée à Montréal, me revoilà fin seul ou presque car la chaleur ne me lâche pas. Si vous pensez qu’il fait chaud à Montréal, venez faire un tour ici et on en reparlera. Juin était chaud mais on était bien, juillet c’est trop chaud à mon goût et août aussi, sinon pire, me dit-on. Je commence déjà à penser à mon retour car cette chaleur m’accable et je serai de retour en Europe au printemps prochain. C’est à voir.

Ma traversée donc fût sans anicroche. La météo annonçait un peu de vent sud-est, Je pensais pouvoir faire un peu de voile, mais à peine quelques heures de navigation. Tout ce que j’avais c’était de la houle du sud-sud-ouest qui me faisait rouler sans que je puisse rien y faire, donc au moteur. Lorsque la fatigue commence à me gagner, il faut savoir que j’étais debout depuis 4h00, mais là, la côte sud du continent est toute proche et ce fût ça pour encore plusieurs heures. Donc au lieu de faire sonner mon alarme aux 15 minutes pour vérifier que tout va bien, je mets mon alarme aux 8 minutes. Je n’ai pas le temps de dormir beaucoup, mais si je réussis à dormir une dizaine de fois 6 minutes, et si je calcule que ça me prend 2 minutes pour m’endormir, ça fait une heure de sommeil. Je fais ça 3-4 fois et ça donne 3-4 heures de sommeil. Donc tout a bien été jusqu’à 2h30. Là, le vent s’est levé, 22-24 nœuds avec des pointes de 29 nœuds avec des vagues qui montaient facilement à 2 mètres et de travers avant cette fois. J’ai déroulé un tiers du génois pour stabiliser le bateau, mais je ne réussissais pas à m’endormir car le bateau tapait trop fort. A 6 heures, le calme plat est revenu en 15 minutes et cette merde n’était pas dans la météo non plus. C’est la Méditerranée, me dit-on!

En arrivant à Crotone, juste au sud je dois faire attention au parc maritime car les amendes peuvent être salées surtout pour les étrangers, lit-on dans le guide maritime. Ensuite, il faut passer deux des cinq plateformes de forage le long de la côte, toujours selon le guide. Je ne comprends pas pourquoi mais ça me donne l’occasion de voir une de ces petites plateformes de près car ces deux-là sont même très petites. Ensuite, la rentrée dans le port s’est bien passée, mais comme je voulais faire le plein de carburant , il y avait un bateau de 100 pieds avant moi; le plein sera pour une autre fois. Son plein coûte probablement plus cher que ce que mon bateau vaut!

Accueil chaleureux, l’eau et l’électricité branchées, j’en profite pour désaler Nomade qui s’est bien fait arroser cette nuit. Ensuite après les formalités à l’accueil de la marina, je décide d’aller marcher un peu, voir ce que cette ville a à me montrer : des kilomètres de plage, un port commercial, un port de pêche et quelques marinas dont la principale qui s’appelle Kroton yacht. Ensuite, la vieille ville et son château dont les gens semblent si fies mais je ne sais pourquoi, vraiment pas grand-chose à y voir. Ils ont un petit musée, deux salles de la grandeur de mon salon chacune et c’est tout. Les vieilles villes sont toujours intéressantes à voir mais là ça fait plusieurs que je vois cette année et celle-ci est sous la moyenne, pour demeurer poli! Côté positif : plein de poissonneries sur le côté du port et ce soir ce sera un poisson sur le BBQ.

Prochaine destination? Je ne sais pas. Vais-je traverser le Golfo di Taranto directement pour me rendre à Santa Maria di Leuca, ou en parcourir la côte et visiter ces villes côtières? S’il ne faisait pas si chaud je suivrais la côte c’est certain, mais là? Et après, est-ce que je fais un saut en Albanie et en Grèce? Encore cette chaleur qui m’accable!

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SÉMINAIRE PRÉPARATION AU DÉPART – par des navigateurs chevronnés (dont mon conjoint)

SÉMINAIRE PRÉPARATION AU DÉPART – par des navigateurs chevronnés


SAMEDI le 3 mars 2012 de 09h00 à 16h30

Endroit : Centre Alexandre De Sève, 2040 rue Alexandre De Sève (derrière Hôpital Notre-Dame)à Montréal

Profitez de l’expérience de ces navigateurs chevronnés qui pourront répondre à vos questions et partager de véritables expériences, tant pour les Bahamas, Antilles, traversée de l’Atlantique et Méditerranée. De plus, vous bénéficierez de toute l’expérience du RÉSEAU DU CAPITAINE  et ses dizaines de communications quotidiennes avec des navigateurs d’un peu partout dans le monde.

Atelier 1

• Choix de l’itinéraire
• Aspects légaux
• Assurances
• Critères de sélection de l’équipage
• Engagement réciproque
• Préparatifs à moyen et long terme de l’équipage
• Sécurité
• Budget

Atelier 2
• Le bateau
• Le gréement
• Le pont
• Le cockpit
• Les aménagements intérieurs
• Bibliothèque & pharmacie
• Rangement
• Les systèmes (moteur, plomberie, électricité, chauffage etc.)
• Outillage & Pièces de rechange

Atelier 3
• Choix des équipements de communication
• Installation
• Cartes et rayons météo
• Termes de météo
• Météo
• Communication

Atelier 4
• Derniers préparatifs 1 mois avant le jour D
• Jour du départ
• Tâches quotidiennes en mer
• Organisation de vie à bord
• Liste d’inspections routinières
• Accidents et naufrage
• Routes et recommandations

Tous les ateliers sont suivis d’une période de questions

INSCRIPTIONS : 175$ comprenant une documentation impressionnante, les pause-café et le lunch
(non membre de la CONAM ajouter 25$)

POUR INFO : Nycole Gaudreault : (450) 646-1309
nycolegaudreault@sympatico.ca

SONDAGE

Bonjour,

Flottilles Voile Québec s’est fixé comme objectif une flottille par année, parfois le long de nos côtes, parfois une traversée de l’Atlantique. Un sondage a été mis sur pied par le Comité organisateur afin de connaître quels sont vos intérêts en ce qui a trait à ce type d’événements. Ceci ne prendra que 5 minutes de votre temps:  https://spreadsheets.google.com/viewform?formkey=dDF2VmVyQXdob2gxMk11VUlWY1BCYWc6MQ.

Merci de nous aider à mieux répondre à vos besoins 😀

La petite traversée 2011

La petite traversée 2011

La Fédération de la Voile du Québec organise une petite traversée en 2011.

Départ de Québec le 10 juillet 2011 pour une arrivée aux alentours du 21 juillet à St-Pierre et Miquelon. Pour ceux et celles qui sont intéressées, voir le lien en début d’article.

Si vous désirez vous inscrire comme équipier(e), vous pouvez le faire au lien suivant: http://www.flottillesvoilequebec.com/index.php/fr/bourse-aux-equipiers

En route vers Gibraltar

La température étant plus clémente, Serge avait prévu de quitter Barbate demain pour passer le Détroit de Gibraltar et se diriger vers le Maroc. Soit la météo était encore plus favorable, soit le chéri n’en pouvait plus de rester sur place, mais quelle ne fut pas ma surprise tantôt de recevoir un premier Spot me confirmant que Serge a quitté Barbate aux alentours de minuit (heure de Nomade II) pour une traversée qui devrait durer une douzaine d’heures. Espérons que tout se passe bien…

Les navigateurs honorés

Hier soir, les navigateurs du Retour aux Sources, commémorant le 400ème anniversaire de la Ville de Québec, ont été honorés par la Fédération de la Voile du Québec lors de leur soirée Mérites 2008 au Royal St-Lawrence Yacht Club à Dorval. Revoir des gens qui ont partagé une même et fabuleuse expérience fut bien émouvant, retrouver des visages connus, rire avec eux, parler des projets futurs, tout cela donnait envie de prendre le large à nouveau. Pour moi, ce fut réconfortant de rencontrer aussi des femmes qui disaient s’être reconnues dans les émotions que généraient mes propos sur mon blog. A vous toutes et tous, merci pour ces beaux témoignages.
Vous retrouverez quelques photos dans l’album « Les navigateurs du Retour aux Sources ».
 
 

Femme de marin 2008-11: La traversée du Retour aux Sources… point de vue de celle qui reste

 

 Je suis Mado, une femme de marin.

 

Il n’est pas facile de parler d’une expérience qu’on a vécue dans l’ombre de ceux et celles qui étaient sous les feux de la rampe. En fait, j’ai de la difficulté à m’approprier cette expérience parce que, quelque part, je n’y étais pas. J’étais plutôt en marge, coupée du monde, moi aussi, à ma façon. C’est comme si, pour moi, le temps s’était suspendu.

 

Pour la majorité des navigateurs et de leurs conjoints restés à terre, l’expérience est terminée. Pour moi, elle commence. Parce que la traversée n’était que le début d’un long périple qui éloignera mon capitaine six mois par an à compter de maintenant. Un périple qui devrait le mener jusqu’en Turquie.

 

Mais pour moi, l’éloignement a débuté en mai dernier lorsque Serge est parti vivre à Gaspé, sur le bateau, afin de finaliser les derniers préparatifs. D’abord, en mai, il y a eu quelques jours à Montréal où Serge courait partout pour récupérer du matériel et clore les derniers arrangements. Puis, à la fin juin, j’ai passé trois jours dans le chantier qu’était devenu Nomade II en me demandant si tout allait être prêt à temps. Et pour terminer, je suis allée à Rivière-au-Renard passer les deux derniers jours avant le départ. J’ai retrouvé un capitaine fatigué, préoccupé. Le corps y était mais la tête était ailleurs, non pas dans les nuages, mais dans l’océan, déjà à pourfendre les vagues. En plein dans les planifications, les prévisions, les bris de dernière minute qui vous aiguisent les nerfs et vous rendent « aérien », la tête en friche, impatient de partir avant l’heure.

 

Contrairement à ce qu’on pourrait croire ou espérer, la dernière nuit ne fut pas enchanteresse. Elle fut courte, agitée, quelque peu insomniaque. L’épuisement, le stress, l’attente. De tous les beaux discours qu’on a pu se répéter en silence, de toutes les belles promesses qu’on a pu échafauder, de tous les projets qu’on se promettra de faire au retour, rien ne sort. Les mots sont économes. Les malheurs qu’on craint, on les garde pour soi.

 

On ne sait si c’est de la fébrilité, de l’excitation ou de la nervosité. On use le quai, on se tient disponible au cas ou… Et puis, il y a tant de monde, tant de va-et-vient, que la pudeur prend la place. On ne veut pas se donner en spectacle. On effleure l’autre d’un regard complice tandis que les mots restent pris, quelque part entre le cœur et la gorge. Et lorsque le voilier est si petit au loin qu’il se confond avec la ligne d’horizon, il y a une sorte de désespérance qui vous envahit, parce qu’il est trop tard et qu’on ne peut plus revenir en arrière. Déjà, il est en plein cœur de son rêve et le vit.

 

Quelqu’un vous adresse la parole mais vous n’entendez pas. Vous hochez de la tête, feignant d’être d’accord avec ce qu’il vient de dire, mais vous n’entendez que le bruit des vagues qui claquent contre la coque. Le vent, déjà, emporte les mots comme un voleur. Pour vous, pour celui ou celle qui demeure sur le quai, vous vivez un de ces jours où les citrouilles restent des citrouilles. Il n’y a pas de carrosse qui vous attend. Vous revenez à votre quotidien et tentez de lui donner un sens.

 

Les jours s’écoulent normalement, sauf que vous vous demandez parfois si vous avez pris la bonne décision, et votre écran d’ordinateur devient votre meilleur ami. Vous vaquez à vos occupations mais quelque chose a changé.

 

Cette complicité que vous aviez développée avec votre conjoint, ce petit plus qui agrémentait votre vie, s’est tout à coup modifiée sans que vous l’ayez vraiment décidé. On croit, à tort, que les doutes nous assaillent uniquement lorsque le couple ne va pas bien, mais les décisions et les projets, même s’ils sont bien assumés, génèrent leur part de stress. Ce qu’on croyait acquis peut parfois se révéler sous un autre jour. Plus personne n’est là pour vous apaiser et c’est bien souvent votre voix qui vous répond en écho. Mais il y a un aspect positif à tout cela, celui de poser des questions que les réponses ne viendront jamais endormir.

 

Cette traversée, je l’ai vécue de l’intérieur, en silence. Vu de l’extérieur, j’ai fait en sorte que rien, ou presque, ne paraisse. Pour les voisins, rien n’a changé sauf qu’ils me voyaient maintenant tondre la pelouse et sortir les déchets. « L’amour, ce n’est pas quelque chose, c’est quelque part » (Réjean Ducharme), et ce quelque part, je savais où il était.

 

Donc, vous vaquez à vos occupations et lorsque arrive enfin un petit courriel, la paix s’installe pour quelque temps. Vous marquez d’une croix sa position sur la carte et vous comptez les milles nautiques qui restent à faire. Le calendrier se noircit d’une journée en moins qui vous sépare de lui et vous partez habiter votre grand lit, seule. Pour cette fois, ce sera une nuit sans insomnie, une nuit où vous pourrez récupérer un peu. Puis, une autre journée recommence. Vous gardez vos doutes pour vous et tentez d’être gentille. Il y a tant de gens qui attendent que vous vous activiez, que vous preniez les bonnes décisions, que vous soyez là encore et toujours pour eux. Le corps y est mais la tête est ailleurs, un peu dans les nuages, mais aussi près de son épaule lorsqu’il barre le bateau. Plus qu’à 300, qu’à 107, qu’à 50 milles nautiques. Les craintes du large s’estompent à mesure qu’il s’approche de son objectif et votre fébrilité vous rend affable. Vous n’avez rien à dire, l’entourage sait en vous regardant que l’arrivée est pour bientôt. Le jour où il arrive enfin, vous débouchez une bonne bouteille et vous prenez plus qu’un verre. Après tout, c’est fête aussi pour vous. Le téléphone recommencera à sonner et vous entendrez de nouveau sa voix, comme un chant de sirène…

 

Pourquoi ai-je accepté cela dès le départ lorsque j’ai rencontré Serge, il y a cinq ans? J’aurais pu me sauver à toutes jambes et choisir soit de vivre seule (et ainsi me couper de grands bonheurs), soit de tenter ma chance avec quelqu’un d’autre qui ne songeait pas à partir. Mais j’ai connu des maisons où deux personnes y vivaient non ensemble, mais à côté de l’autre. Des colocataires, sans plus.

 

En aucun temps, il ne m’est venu à l’idée de l’éloigner de sa route. Au début, j’ai pensé que j’étais un peu insouciante, bohème, du genre à pelleter lorsqu’il y a de la neige. Puis, j’ai pensé que je pouvais m’offrir un autre destin en le suivant. Il y avait quelque chose d’exaltant à imaginer une vie sur les flots, mais aussi d’exaspérant et d’épuisant à confronter mes peurs de l’eau.

 

Mais après réflexion, je pense plutôt que le courage de rester vaut aussi bien celui de partir. C’est que, voyez-vous, Christian Bobin a les mots pour le dire :

 

«Ce que j’aime le plus dans l’amour : que ça vous fasse rentrer dans le désert de vous, dans le silence de vous, dans l’obscurité de vous. Celui qui est amoureux est comme celui qui rentre chez lui. La maison est là, sous ses yeux ».

 

Aujourd’hui, j’ai trouvé une maison qui est mienne. Et cette maison, je veux que Serge la retrouve, habitée, à chaque retour. Je veux qu’il ait la conviction profonde que les retours en valent la peine, que ça fait toute la différence, et qu’ainsi, notre vie en soit gratifiée.

 

Ô Capitaine, mon capitaine….

Où puisses-tu te trouver sur cette terre,

Une maison t’attend,

Et un cœur pour t’étreindre,

Et une épaule pour t’y reposer.

Tel est mon destin.

De nouvelles photos

Enfin, de nouvelles photos s’ajoutent. Elles se trouvent
dans l’album: « Avant-goût de La Rochelle ». On y trouve des photos de
La Rochelle, de la réception à la mairie de La Rochelle où les équipiers, les
Capitaines de même que les bateaux ont reçu des médailles pour leur bravoure et
leur persévérance. Aussi, quelques photos d’amis.

Plus que 15 jours avant mon départ maintenant. Yeah!!!!

Invitation aux conjoints des navigateurs

J’aimerais organiser un souper pour les conjoint(e)s des navigateurs afin d’échanger sur l’expérience à terre qu’ils(elles) ont vécue durant la traversée. Si vous êtes intéressé(e), faites-le moi savoir et j’organiserai le tout. Je demeure à Montréal mais un autre endroit peut être possible. C’est un rendez-vous!

Ils sont arrivés!

J’ai enfin reçu un téléphone de Serge. Le Nomade II est arrivé à bon port, à la marina des Minimes à La Rochelle sur l’heure du souper. Mon capitaine était passablement fatigué mais heureux d’être enfin à terre. Il devrait m’envoyer d’autres photos sous peu. Quel plaisir c’était d’entendre sa voix! Il y aura des festivités et des visites organisés du 21 au 24 août.
La partie de la traversée entre les Açores et La Rochelle a été particulièrement éprouvante en ce qui a trait à la houle et aux vagues qui atteignaient parfois 20 pieds de haut. L’eau déferlait régulièrement dans le cockpit et il était bien difficile de s’y mouvoir. Le Nomade II a tenu sa promesse et il aura droit à quelques réparations mais rien de majeur.
Pour ma part, il me reste encore 3 semaines avant d’aller rejoindre mon capitaine et il me faudra être patiente, mais nous pourrons d’ici là parler quotidiennement. Dois-je vous dire que ma valise est presque faite??
Dès que j’aurai de nouvelles photos, je les mettrai sur le site.
Ce soir, Mado va dormir sur ses 2 oreilles