Dernière journée passée à Corfu pour Serge et Svein. Demain, ils repartent vers d’autres cieux. En attendant une nouvelle chronique du Capitaine, voici quelques photos de Corfu.
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Chronique 2012-30 du Capitaine: Gouvia et les dédales administratifs
La Grèce, par où commencer? OK premièrement mon arrivée à Gouvia aurait pu mieux commencer. Il faut savoir que la marina de Gouvia est située à quelques milles au Nord de la ville de Corfu, dans une magnifique baie, très bien abritée, mais qui doit-être approchée en suivant un chenal spécifique sinon possibilité d’échouement dans la vase. Me voici donc dans l’approche du chenal, encore 5 minutes et j’entre dans le dit chenal. Un super yacht d’environ 50 mètres arrive derrière moi. Normalement je ralentis pour laisser passer, surtout en entrant dans un port pour la première fois, je préfère suivre que de me faire pousser dans la poupe. J’ai pas besoin de prendre de décision, il me prend sur bâbord, me coupe et s’arrête droit devant moi, juste à l’entrée du chenal et là l’équipage (5-6 personnes) s’affaire à placer des pare-battages tout autour du yacht, en même temps celui qui est à la barre se met à faire marche arrière, marche avant, créant par le fait-même d’énormes vagues et beaucoup de remous. Je suis exaspéré, j’embraye et passe sur son bâbord. En passant, je leur demande c’était quoi l’idée de passer devant moi si vite pour ensuite me bloquer le passage car de toute évidence ils n’étaient pas prêts à entrer au port. Je leur ai dit qu’ils agissaient comme s’ils étaient seuls sur l’eau et que le fait d’avoir de l’argent ne les dispensait pas de savoir vivre et je finis en leur montrant mon VHF et en leur disant que si je peux m’en acheter un, ils devraient aussi pouvoir le faire et que s’ils veulent un cours, je leur en donnerai un gratuitement!
Donc, j’entre dans le chenal et m’annonce justement avec le dit VHF à la marina qui me répond immédiatement. Je leur dis que j’aimerais faire le plein de diesel et ensuite avoir une place à quai pour une ou deux journées. Un Zodiac vient à ma rencontre pour me dire d’aller faire le plein et m’indique de revenir ici pour l’attendre car il va m’escorter à mon ponton ensuite. Une fois bien amarré, les papiers faits à la marina, le préposé m’indique que je dois aller voir la police du port comme prochaine étape, mais comme ils viennent de fermer (il est 14h00), je devrai les voir demain matin à partir de 9h00.
J’en profite pour explorer la marina : très belle, très propre, l’eau non potable et électricité comprise, mais le Wi-Fi est payant. Par contre, la marina a au moins 3 cafés qui offrent le Wi-Fi gratuit si on prend une consommation. J’ai aussi l’intention de ’acheter une clé 3G grecque aussitôt que possible donc ça sera l’internet des cafés pour Gouvia. Sur le quai, je rencontre un couple d’Anglais qui sont partis de l’Angleterre il y a 7 ans et leur premier port en Grèce fut Gouvia et ils y sont depuis. Ça fait quand même plusieurs personnes que je rencontre qui partent et à un moment donné, un port quelconque devient leur domicile fixe. Par la suite, ils me disent que si je veux bien manger, pas trop cher et une cuisine typiquement grecque, qu’il y a un restaurant où je devrais aller.
Je retourne sur Nomade pour aller ranger mon PC et ensuite aller faire un saut dans la piscine de la marina. Après une baignade rafraichissante, je retourne encore au bateau mais pour me changer cette fois avec l’intention d’aller manger au restaurant recommandé mais mes voisins, un jeune couple allemand, m’invite à aller prendre un verre à bord de leur bateau, mais après hésitations, remords et tourments, j’accepte. Je quitterai finalement le bateau pour aller me coucher sur Nomade. Saskia et Peter furent des hôtes merveilleux.
Deuxième matin, il est 9 heures, je suis au bureau de la police du port avec tous mes papiers et là, la police m’annonce que je dois me rendre à Corfu pour rencontrer la douane. Ouin, me dis-je, ce n’est pas ce que j’avais compris dans le guide, mais il semble que je n’ai pas le choix. Je lui dis donc ok, je vais prendre le bateau et vu que je descends dans le sud, j’arrêterai à Corfu et y ferai les papiers. Elle me répond aussitôt que je ne peux pas car il n’y a pas de place pour mon voilier à Corfu, réponse que je trouve bizarre, mais je préfère ne pas m’obstiner. Donc elle me donne deux choix, taxi ou autobus. Je me dis que l’autobus me permettra de m’imprégner un peu plus de leur culture. Je peux vous confirmer qu’il y a au moins 3 marinas à Corfu ou j’aurais pu y laisser mon voilier et marcher au port, je le saurai la prochaine fois.
Dons j’embarque dans l’autobus et demande au chauffeur s’il peut me débarquer au port car je dois aller à la douane. Il me dit pas de problème. Une fois arrivé au terminus je lui demande pour le port. Il dit m’avoir oublié et me montre une rue et me dit de la suivre et que je verrai le port. Après avoir demandé des instructions par trois fois, j’arrive au port mais où sont les douanes? Finalement on m’indique une grosse bâtisse. À l’entrée, je demande les douanes et on m’indique porte 7. Ok, porte 7, je me présente, ils sont une dizaine à parler et rire. Quelques minutes plus tard on daigne me regarder et là, quelqu’un me demande ce que je veux, faire mes papiers d’entrée avec les douanes lui dis-je. Le voilà tout énervé, il gesticule, me dit que les douanes ont déménagé dans une autre bâtisse au nord du port et qu’eux, ils sont la police du port de Corfu (Bonjour la police) et que vu que mon bateau est à Gouvia, il n’est pas nécessaire de me présenter à leur bureau après les douanes mais d’aller voir plutôt la police du port de Gouvia. D’un calme exemplaire, je me dirige et trouve la bâtisse en question, Bureau des douanes svp, à l’autre bout de l’édifice. « Vous voyez, l’agent c’est lui que vous devez aller voir ». « Oui, bonjour, je cherche le bureau des douanes ». On me répond : « Il est là, deuxième porte à gauche, merci, mais vous ne pouvez pas y aller avant 14h00 ».
Mais il est 11h00, pas avant 14 :00, mais la police de Gouvia ferme à 14h00. « Si vous n’êtes pas content, vous pouvez vous en aller mais si vous voulez voir les douanes c’est pas avant 14h00». Pas content, mets-en! Mais la dernière chose que je veux faire c’est de leur montrer, tout comme pour nos services à la clientèle du Québec où ont fait appel à eux parce que nous nous pensons lésés et que souvent on est frustré, mais JAMAIS ne leur faire savoir car ils s’en foute et vont vous raccrocher au nez.
Donc, j’en profite pour aller visiter le vieux Corfu, son château, ses rues piétonnières avec des dizaines et des dizaines de boutiques. C’est joli et je trouve un Vodafone, ou j’en profite pour acheter mon cellulaire et ma clé 3G grecque et manger un très bon diner grec avec bière grecque pour moins de 20 euros.
Me revoilà donc en route pour les douanes Cette fois on peut me recevoir, mais là je dois l’écouter se plaindre pendant quelques minutes sur la chaleur qu’il fait mais merde, son bureau s l’air climatisé et je me promène à la chaleur depuis 9 heures ce matin et il est presque 14h15.
Finalement, elle me demande mes papiers et là ça recommence : passeport, liste des membres d’équipage (même si je suis seul), enregistrement du bateau, papiers d’assurance et là elle commence, elle écrit de l’information dans au moins deux cahiers différents , tout à la main, ensuite dans au moins 2 feuilles séparées, avec des feuilles de carbone dans un genre cahier qu’elle me dit ça sera ton ‘Trip LOG’. Tu dois présenter cela à chaque bureau de police du port où tu iras et ils doivent remplir une case et te le redonner. Elle enlève les pages sous les papiers carbone qu’elle garde et me donne le cahier. Elle me dit que lorsque je quitterai cet édifice, il me faut me présenter à la police de Corfu qui eux doivent le signer en premier. Je lui explique ce qui est arrivé avec la police de Corfu ce matin. Elle me regarde un peu incrédule, mais prend le téléphone et fait un appel qui dure quelques minutes.
Une fois l’appel terminé, elle me dit qu’il y a eu erreur et qu’ils vont me recevoir, mais qu’avant je dois aller au bureau des passeports. Elle vient m’y reconduire et me dit au revoir. Au bureau des passeports un homme qui fumait tranquillement à son bureau me reçoit, il se penche, démarre son PC. C’est la première fois que je vais en voir un fonctionner dans ces fameux bureaux. Ils en ont tous mais je ne les avais pas encore vus s’en servir. Une fois une application ouverte, il m’offre de m’asseoir et me demande mon trip log et mon passeport. Là, il fait des entrées pendant quelques minutes, ferme le PC, se lève et m’invite à sortir de son bureau qu’il ferme à clé. Il m’invite à m’assoir dans la salle et part avec mes documents. Cinq minutes plus tard il revient, me donne les documents et me dit que je dois aller voir la police maintenant.
Me voilà en route pour la police du port de Corfu avec une certaine appréhension, je dois admettre. Me voilà donc devant la porte 7 mais personne dans le bureau. J’attends donc à l’entrée. Finalement, une jeune femme police arrive avec un café, je lui dis bonjour et le pourquoi de ma présence. Elle me demande mes papiers, passeport, liste des membres d’équipage, le trip log, mes enregistrements du bateau, et pourquoi il n’y a pas d’étampe. Ici, je ne sais pas, et là pourquoi il n’y a rien d’écrit, je ne sais pas, elle devra les appeler car je n’ai aucune idée de ce que je fais ici. On m’a déjà dit de ne pas revenir à ce bureau et les douanes me disent que je dois, je fais ce que je peux c’est tout; et là elle me dit de me calmer, qu’elle me pose ces questions car elle doit les poser, c’est tout. Et là elle devient toute gentille et écrit dans le trip log pour prochain arrêt « mer ionienne ». Elle me dit que de cette façon pas besoin d’arrêter et de le faire signer par toutes les polices de port. Ding dong, mais ça devrait être généralisé cette pratique, c’est quoi leur problème? Fini!
Maintenant il faut trouver l’autobus pour retourner à Gouvia, tester ma clé 3G pour m’assurer qu’elle fonctionne et demain je reprends la mer pour l’Île de Paxos.
Je suis maintenant à l’ancre à côté de Gaios sur l’île de Paxos. Je me suis baigné en arrivant, l’eau est à 30,4 et il y a une petite brise qui ne devrait pas nuire pour dormir ce soir.
Chronique 2012-29 du Capitaine: Corfu en Grèce
Petite croisière de 4 heures à peine de Sarandë Albanie à Gouvia sur Corfu en Grèce. Pour quitter l’Albanie on doit s’assurer que tous les papiers sont faits. Les douaniers viennent au quai te regarder partir, réflexe de l’ancienne dictature, j’imagine. Somme toute, je suis très content d’avoir fait ce petit détour et j’ai déjà hâte à l’an prochain pour avoir un meilleur aperçu des Balkans.
Me voici donc à quelques milles de Corfu où je pensais pouvoir faire tous mes besoins administratifs. Erreur, le bureau de police du port venait de fermer et n’ouvrira pas avant 9 heures demain matin et les douanes que je dois aller voir, car j’arrive de l’Albanie, sont à Corfu, donc au lieu de demeurer à cette marina qui est très bien quand même je vais faire le saut à Corfu même demain après avoir vu le policier du port.
J’aime déjà les paysages que je vois et j’ai bien hâte d’en voir plus, mais le retour approche, la chaleur est étouffante.
Voici mes dernières photos.
Chronique 2012-28 du Capitaine: Visite de Butrint
8 heures, on cogne au bateau, exactement à l’heure, tel que dit. J’aime les gens à l’heure!
En route pour Butrint, je ne sais pas trop à quoi m’attendre, le peu d’informations que j’ai me dit que c’est un site archéologique, on verra. Après avoir traversé la ville en longeant la baie, nous roulons sur la grand route en partie refaite en neuf et en partie en construction. J’avais lu que les routes étaient terribles, selon celle-ci ce n’est pas si pire. Les Albanais adorent les Mercedes, il y en a beaucoup ici, et ils croient dur comme fer que c’est la voiture la plus solide qui se fasse et que c’est la seule qui peut tenir leur route. Premièrement, ils n’ont pas tous des Mercedes, et deux, leurs routes ne sont pas si pires si je me fie à la ville et la route pour Butrint, mais c’est relativement peu comme échantillon, j’admets.
On longe la côte, la Grèce avec l’île de Corfu juste à côté et de l’autre côté de la route le lac salé de Butrint avec ses fermes d’élevage de poisson et de moules entourées de montagnes majestueuses.
Ensuite, on longe un chenal qui nous conduit finalement au site. Moyen comme première impression, mais ce n’est pas long que j’apprécie de plus en plus. Ce n’est pas Pompéi, ni Agrigente ou Salinunte, mais c’est très intéressant. Le site a été une ville de plusieurs civilisations que ce soit les Grecs au 8ième siècle avant JC, les Romains du 5ième siècle avant JC, jusqu’aux Vénitiens du 15e au 16e siècles et les vestiges sont là pour nous laisser rêver.
Cet après-midi j’irai marcher en ville.
Chronique 2012-27 du Capitaine: Sarandë (Albanie)
Nous sommes lundi 9 juillet, je suis en route pour… ok pour le moment c’est Ormos Ammou sur l’île grecque d’Orthoni, mais lorsque je suis parti ce matin, ma destination était Ciro soit un peu moins de 20 milles au Nord de Crotone. J’ai ensuite penché pour aller directement à Santa Maria di Leuca, et puis je me suis dit pourquoi pas, je m’en vais en Grèce! Ça me travaillait depuis quelque temps, mais je n’étais pas encore décidé, je n’ai pas à bord de guide nautique de la Grèce, mais Mado m’en a envoyé des photocopies d’endroits qui me permettraient d’aller rejoindre le voilier Madyca. Oui, j’ai parlé sur Skype avec Vanessa, la conjointe de Jean-Louis qui navigue dans ce coin-là présentement. Pour ceux qui ne savent pas, ma première rencontre avec Madyca c’était à Saida au Maroc à l’hiver 2009.
L’endroit (i.e. Grèce) semble idéal pour la voile et la baignade et en plus je pourrais probablement y laisser Nomade pour l’hiver. Il y a un aéroport pas loin et c’est quand même un bon endroit pour repartir le printemps prochain et remonter l’Adriatique. Seule anicroche : mise à part le guide, je dois avoir une attestation d’assurance en anglais et j’en ai deux : une en français et une en Italien. J’ai fait la demande en fin de semaine dernière et j’espère bien la recevoir en arrivant.
Ah oui, je disais pour le moment c’est Ormos Ammou, mais il y a aussi l’Albanie qui me chicotte, et une fois à Ormos Ammou il n’y aurait plus que 30 milles qui me séparerait de Sarandë en Albanie et depuis que je veux aller y jeter un coup d’œil, je vais probablement y faire un saut avant de passer aux douanes grecques à Corfu. De cette façon, en plus je mettrais mon compteur à zéro pour ce qui est des pays du Schengen car je ne peux pas demeurer plus de 18 mois dans l’espace européen sans devoir payer des taxes d’importation du bateau. De cette façon, je me laisse plus de jeu.
Autre petit problème : je vais devoir m’acheter une nouvelle clé 3G pour Internet à moins que le Wifi soit miraculeux, ce que je doute, et un cellulaire grec. Là, je commence à avoir une belle collection
La nuit a plus tôt bien été, mise à part l’humidité. La dernière fois que j’ai vu autant d’humidité c’était sur les bancs de Terre-Neuve en 2008. Cette nuit, l’eau dégoûtait sur moi du dodger et du bimini, mais j’ai quand même réussi à bien dormir par coup de 15 minutes cette fois ci. Donc une bonne nuit de sommeil et l’arrivée à l’île d’Orthoni à 8h00 du matin. Cet endroit est reconnu comme une place pour les voiliers pour s’arrêter et donner une chance à l’équipage de se reposer avant de continuer pour Corfu où les papiers d’entrée sont normalement faits. Mais, je ne suis pas fatigué, qu’est-ce que je fais? Après avoir fait le tour de la baie, je me dis que je n’ai rien à faire ici, je m’en vais à Sarandë en Albanie et lorsque je partirai de Sarandë ce sera pour Corfu. Me voilà à environ 2 heures 30 minutes de Sarandë, mer calme et la chaleur est revenue.
Il ni a pas de Marina ici, mais je m’en y attendais. La réception fut très cordiale et vu qu’ici à Sarandë on doit passer par un agent pour faire les douanes et autres papiers, j’ai eu la chance de faire affaire avec celui que l’on m’avait recommandé, Agim Zholi, que j’avais essayé de contacter 2 heures avant mon arrivée, mais il semble que je ne puisse faire d’appel interurbain de mon téléphone maintenant que j’ai quitté la Sicile. Un autre téléphone? On verra si ce n’est pas cette année ce sera l’an prochain j’imagine.
Cinquante euros pour l’agent, pas mal cher mais j’avais lu 60. Soyons positif! Dix euros sauvés incluant le port pour ce soir. Ensuite, ce sera 10 euros par jour, l’eau et l’électricité incluses, par contre j’ai dû me faire une connexion car leur boîte électrique est différente de ce que J’ai rencontré à date, mais pas de douche et autre plaisantes petites choses. Quand même pas pire pour un pays que la plupart des gens semblent fuir comme la peste. J’ai déjà fait des arrangements pour une visite de Butrint en auto demain, J’aurais aussi pu le faire en autobus, mais je voulais l’opportunité de pouvoir jaser avec le chauffeur et apprendre à connaître un peu l’Albanie. Quelques restaurants m’ont été recommandés. J’oubliais, il y a le Wifi gratuit et ça fonctionne du bateau, mais ça c’est par l’agent. J’ai bien hâte d’aller visiter, je pense demeurer ici quelques jours avant de repartir pour la Grèce.
Première impression de Sarandë : port commercial mais propre et pour les traversiers, non pour les navires de marchandise, À l’exception de deux bars sur les plages en arrivant qui ont du disco à tue-tête mais qu’une fois dans le port on n’entend plus, c’est assez calme.
Une ville de béton avec plein de blocs appartements de 5-15 étages, mais aussi beaucoup de constructions commencées et arrêtées. La crise les a frappés ici aussi. Les gens ne sont pas riches, ça se voit, mais semblent très gentils. Je me suis fait recommander un restaurant « typiquement albanais », je vous en redonne des nouvelles. Ici ce n’est pas l’euro mais la Leke, pas certain pour le taux de change mais on verra bien. Nous sommes 4 voiliers dans le port, 3 Italiens et moi.
J’arrive de souper, excellent et pas cher, vraiment pas cher. Je le recommanderais n’importe quand. Le Wifi est trop faible à l’intérieur du bateau, je vais devoir sortir pour me connecter mais il y a des MARINGOUINS dehors. Je vais m’arroser d’anti-moustiques, on verra bien.
Demain, 8 heures visite en auto de Butrint (ancienne ville et théâtre du IV et III siècle avant Jésus-Christ). J’ai un chauffeur qui me coûte 30 euros pour la visite.
Chronique 2012-26 du Capitaine: Crotone
Me revoilà après une traversée de près de 27 heures. Je suis arrivé hier matin de Catane en Sicile pour atterrir à Crotone en Calambre; me revoici sur le continent Européen. Je dois admettre que cette année a été des plus riche en découvertes, à commencer par le sud tunisien que j’ai adoré, Malte surtout Gozo d’une grande beauté et la Sicile, qu’en dire? Il y a tellement de choses à voir mais honnêtement je ne m’y attendais pas, pas autant du moins et c’est probablement ce qui fait que j’ai aimé autant. Maintenant que mon amoureuse est retournée à Montréal, me revoilà fin seul ou presque car la chaleur ne me lâche pas. Si vous pensez qu’il fait chaud à Montréal, venez faire un tour ici et on en reparlera. Juin était chaud mais on était bien, juillet c’est trop chaud à mon goût et août aussi, sinon pire, me dit-on. Je commence déjà à penser à mon retour car cette chaleur m’accable et je serai de retour en Europe au printemps prochain. C’est à voir.
Ma traversée donc fût sans anicroche. La météo annonçait un peu de vent sud-est, Je pensais pouvoir faire un peu de voile, mais à peine quelques heures de navigation. Tout ce que j’avais c’était de la houle du sud-sud-ouest qui me faisait rouler sans que je puisse rien y faire, donc au moteur. Lorsque la fatigue commence à me gagner, il faut savoir que j’étais debout depuis 4h00, mais là, la côte sud du continent est toute proche et ce fût ça pour encore plusieurs heures. Donc au lieu de faire sonner mon alarme aux 15 minutes pour vérifier que tout va bien, je mets mon alarme aux 8 minutes. Je n’ai pas le temps de dormir beaucoup, mais si je réussis à dormir une dizaine de fois 6 minutes, et si je calcule que ça me prend 2 minutes pour m’endormir, ça fait une heure de sommeil. Je fais ça 3-4 fois et ça donne 3-4 heures de sommeil. Donc tout a bien été jusqu’à 2h30. Là, le vent s’est levé, 22-24 nœuds avec des pointes de 29 nœuds avec des vagues qui montaient facilement à 2 mètres et de travers avant cette fois. J’ai déroulé un tiers du génois pour stabiliser le bateau, mais je ne réussissais pas à m’endormir car le bateau tapait trop fort. A 6 heures, le calme plat est revenu en 15 minutes et cette merde n’était pas dans la météo non plus. C’est la Méditerranée, me dit-on!
En arrivant à Crotone, juste au sud je dois faire attention au parc maritime car les amendes peuvent être salées surtout pour les étrangers, lit-on dans le guide maritime. Ensuite, il faut passer deux des cinq plateformes de forage le long de la côte, toujours selon le guide. Je ne comprends pas pourquoi mais ça me donne l’occasion de voir une de ces petites plateformes de près car ces deux-là sont même très petites. Ensuite, la rentrée dans le port s’est bien passée, mais comme je voulais faire le plein de carburant , il y avait un bateau de 100 pieds avant moi; le plein sera pour une autre fois. Son plein coûte probablement plus cher que ce que mon bateau vaut!
Accueil chaleureux, l’eau et l’électricité branchées, j’en profite pour désaler Nomade qui s’est bien fait arroser cette nuit. Ensuite après les formalités à l’accueil de la marina, je décide d’aller marcher un peu, voir ce que cette ville a à me montrer : des kilomètres de plage, un port commercial, un port de pêche et quelques marinas dont la principale qui s’appelle Kroton yacht. Ensuite, la vieille ville et son château dont les gens semblent si fies mais je ne sais pourquoi, vraiment pas grand-chose à y voir. Ils ont un petit musée, deux salles de la grandeur de mon salon chacune et c’est tout. Les vieilles villes sont toujours intéressantes à voir mais là ça fait plusieurs que je vois cette année et celle-ci est sous la moyenne, pour demeurer poli! Côté positif : plein de poissonneries sur le côté du port et ce soir ce sera un poisson sur le BBQ.
Prochaine destination? Je ne sais pas. Vais-je traverser le Golfo di Taranto directement pour me rendre à Santa Maria di Leuca, ou en parcourir la côte et visiter ces villes côtières? S’il ne faisait pas si chaud je suivrais la côte c’est certain, mais là? Et après, est-ce que je fais un saut en Albanie et en Grèce? Encore cette chaleur qui m’accable!
Visite de Ragusa
Dernière visite avant mon départ vendredi. Nous avons fait 2 heures de bus pour aller à Ragusa, dans le sud-est de la Sicile. Ici, les bus partent et arrivent à l’heure, sont climatisés et sont comme des bus Voyageur, parfois à 2 étages.
La ville possède un réseau routier médiéval (la vieille ville) avec des petites rues si étroites qu’il faut se tasser quand une voiture passe. Après le tremblement de terre de 1693, la ville fonda une nouvelle partie plus moderne. L’aristocratie et le clergé demeurèrent sur l’ancien site. L’église San Giuseppe est un bijou de l’architecture rococo de la deuxième partie du 18e siècle. La ville est habitée par de multiples églises et petits palais.
La fondation de la ville remonte à 598 avant Jésus-Christ grâce à un contingent de colons syracusiens. En 2002, 18 monuments de Ragusa et le centre historique de Ibla ont été classés historiques par l’Unesco. Sous les balcons, on retrouve beaucoup de formes de gargouilles assez impressionnantes. La vieille ville est bâtie à flanc de roc et lorsqu’on arrive à pied, la vue est stupéfiante!
Ce qui nous a le plus surpris est de voir à quel point la ville est désertée : presque pas d’habitants et encore moins de touristes. En après-midi, généralement tout ferme mais même les places touristiques l’étaient aussi. A peine 3-4 boutiques ouvertes. Les restaurants étaient aussi déserts. Nous avons parlé avec un Roumain qui travaille à l’office de tourisme pour lui demander pourquoi et il s’est contenté de dire que peu de gens y venaient et qu’il y avait peu d’attractions touristiques. L’hiver c’est encore pire : il nous a dit : « Un policier, deux chiens et un chat »!
En Sicile, même les offices touristiques sont fermés en après-midi. Comme en Espagne, beaucoup d’employés des offices de tourisme ne savant pas comment vanter leurs villes et mis à part une carte de la ville qu’on vous remet, on n’a pas beaucoup d’informations. Au début, nous ne savions pas qu’un bus local se rendait de la station d’autobus au centre historique et nous avons dû marcher longtemps et descendre au moins 500 marches pour nous y rendre mais le coup d’œil en valait la peine. Lorsqu’on nous a appris par la suite qu’un bus retournait à la station d’autobus et qu’il nous fallait acheter nos billets dans une « Tabachi » (dépanneur), lorsque fut le temps de les acheter, même les Tabachi étaient fermées! Heureusement, le chauffeur ne s’en est pas formalisé et nous a laissés monter gratuitement.
Dommage qu’ils ne sachent pas vendre mieux leur magnifique pays car Ragusa est une ville vraiment belle!
Enfin, l’Etna!
Enfin, j’ai pu faire mon excursion sur l’Etna. Nous avons choisi de faire celle de fin d’après-midi car la lumière est fabuleuse pour prendre des photos. Notre guide Marco arrive en jeep avec un autre couple d’Italiens vers 16h30. Puis, nous partons chercher 4 autres Italiens à leur hôtel. L’excursion se fera en italien et en anglais, langue que maîtrise très bien notre guide. J’ai appris par la suite que celui-ci avait fait des études de géologie et son doctorat à Londres. Nous avons été choyés côté informations. Marco était bien renseigné, connaissait son sujet et on voyait toute la passion qui l’animait lorsqu’il répondait aux questions.
L’Etna se situe sur une zone de contact entre la plaque africaine et celle européenne, là où l’écorce terrestre est structurellement plus mince et faible parce que fracturée et abaissée par un important système de failles de distension qui, avec une direction parallèle à l’actuelle ligne côtière de la Sicile orientale, a généré un grand escarpement en gradins qui se poursuit dans les profondeurs de la mer ionienne. Il y a 200,000 ans, ont émergé les premiers volcans dont le Calanna, volcan désormais éteint. Lorsque l’activité du Calanna cessa, l’érosion de ses flancs et de ses cônes volcaniques commença, il y a environ 80,000 ans, puis commencèrent l’activité des volcans Trifoglietto I et II. Ceux-ci étendirent leurs flancs dans le golfe. Il y a environ 64,000 ans, de terribles explosions vidèrent la chambre magmatique qui alimentait ces 2 derniers volcans. Ceci entraîna l’éboulement de leur cratère respectif créant ainsi la Valle del Bove, une énorme et désolée caldera volcanique, large de plus de 5 km. Par la suite, tout cessa pendant 30,000 ans. L’activité volcanique a repris il y a 34,000 ans avec l’ouverture d’un cône éruptif placé sur la zone occidentale par rapport aux volcans qui le précédèrent. Ceci donna naissance au volcan Mongibello (le dernier encore actif dans cette zone) qui, avec l’énorme quantité de lave éruptée, a soudé définitivement le massif volcanique de l’Etna et la côte orientale de la Sicile. Du point de vue strictement géologique, l’Etna est le résultat de la superposition d’au moins 4 différents édifices volcaniques, dont seul le dernier est actuellement actif (le Mongibello).
Le guide nous a expliqué que comme le volcan dégage toujours de la pression (la fumée qu’on voit au sommet en est la preuve), celui-ci est moins dangereux que le Vésuve qui lui ne dégage rien, gardant ainsi toute sa pression à l’intérieur, ce qui rend les explosions encore plus dévastatrices. La lave qui s’écoule de l’Etna avance à environ 5-6 mètres à la minute, ce qui laisse le temps aux habitants d’évacuer le territoire. On ne peut arrêter la lave mais simplement la détourner parfois. Les maisons sont détruites mais les habitants ont le temps de fuir. Il est quand même impressionnant de voir que tant de gens habitent si près du volcan, même si cela comporte un danger et que les maisons ne sont pas assurables.
Le guide nous informe qu’aux 10 ans à peu près il y a une grande explosion. La dernière ayant eu lieu en 2002, il était « réconfortant » de savoir qu’ils étaient dus pour une autre prochainement!!
De puissantes explosions sont générées par les cratères sommitaux ou par les cratères qui s’ouvrent le long des flancs du volcan. Ces explosions peuvent atteindre une hauteur de diverses centaines de mètres et projettent dans l’atmosphère une grande quantité de matériels rocheux, soit en fusion soit solide, créant de spectaculaires chorégraphies pyrotechniques visibles à plusieurs kilomètres de distance. Pour notre part, nous n’en avons vues aucune lors de notre visite. Mais à la lumière du jour, que voit-on sur les flancs de la montagne après une nuit de terribles explosions? Rien d’autre que des fragments rocheux, plus ou moins grands, distribués sur les flancs du volcan en fonction de leur dimension. Les plus grands fragments ont un diamètre entre 10 et 50 cm et on les appelle des bombes volcaniques. Les Lipilli, fragments plus petits de l’ordre de quelques centimètres peuvent être lancés plus loin, tandis que les cendres volcaniques sont transportées par le vent et rejoignent souvent les centres habités le long des pentes du volcan, la ville de Catane et parfois sont même disséminées dans la Méditerranée. Aucun risque de pluie incandescente ne menace les villes parce que la distance parcourue est telle que les cendres ont le temps de refroidir en vol et retombent au sol complètement inertes.
Le guide nous a montré en premier le résultat de la coulée de lave de 1992, un amoncellement de lave transformée en roches sur lesquelles nous avons marché. Il nous expliquait que la lave est si forte et chaude que lorsqu’elle effleure à peine une maison, celle-ci s’écroule en en temps record. Le refroidissement commence déjà dans les premières phases d’écoulement et intéresse les portions les plus externes, celles qui sont en contact direct avec l’air froid. Rapidement, une épaisse croûte, qui se solidifie en blocs dentelés et en plaques anguleuses, recouvre les zones les plus intenses et chaudes de la coulée de lave, ralentissant ainsi la dispersion de chaleur, la maintenant fluide et en mesure d’avancer. Les blocs et les plaques de la partie supérieure de la coulée flottent amassés de manière désordonnée sur la lave fluide et forment parfois des tunnels dans lesquels la lave continue d’avancer. J’ai pris une photo d’un de ces tunnels. Rien ne peut arrêter la lave qui, lorsqu’elle rencontre un obstacle sur son parcours, l’entoure, la surmonte et l’englobe. L’énorme masse de lave chaude avance. A peine si parfois on peut tenter de contourner la lave, mais jamais on ne peut l’arrêter. Nous voyons sur une photo une maison presque engloutie par la lave. Par la suite, nous avons été voir les résultats de l’explosion de 1792, drôlement plus étendue et impressionnante. Après 200 ans, la végétation commence à peine à repousser.
Nous avons été visiter un cratère et le spectacle était hallucinant. On se serait cru sur la lune. Les photos en font foi. Le paysage est féérique! Quand on se situe dans la ville de Catane et qu’on regarde le volcan au loin, on ne voit qu’une masse foncée et on a l’impression qu’aucune végétation y vit. Cependant, en explorant le volcan, on constate une immense végétation qui fleurie et qui donne l’impression qu’aucun danger n’y règne. Le Lentisque, l’Olivier sauvage, le Térébinthe, le Carroubier, l’Euphorbe arborescent et le Genêt commun côtoient les cultures d’oliviers et d’agrumes. Les anciennes étendues de chênes toujours verts ont été remplacés par les vignobles, les châtaigniers, les pistachiers et les pommiers. Au-delà de 1,500 mètres d’altitude, on retrouve le Pin Lariccio, le conifère le plus représentatif de l’Etna. Entre 1,600 et 2,250 mètres, on y voit du hêtre. Des plantes comme la Saponaire et la camomille poussent parmi les pierres volcaniques.
Les Siciliens sont très créatifs. Avec la lave, ils ont fait des carrières de pierre qui servent à la construction d’édifices (j’ai mis une photo), de maisons, de murs et de rues. Ils sont devenus des tailleurs de basalte pour former les décorations sur les façades des villas et des palais. Ils en font des objets vendus aux touristes. Les produits agricoles foisonnent : pistaches, noisettes et amandes, miel, champignons et vins.
Serge a déjà visité 2 autres volcans (Volcano et le Stromboli) et il avait vu des explosions spectaculaires. Il était donc un peu déçu de ne rien voir de tel sur l’Etna même s’il a apprécié sa visite. Par contre, lors de notre visite à Pompéi et à Naples, nous avons pu très bien voir le Vésuve de loin. Pour ma part, j’ai adoré cette première expérience même si je n’ai pas vu d’explosions. Le guide que nous avons eu était très professionnel et intéressant. Nous avons fait l’excursion avec Geo Explorer (www.geoetnaexplorer.it). J’ai vu de belles choses en Italie et en Sicile, entre autres, Rome, la côte amalfitaine, Riposto, Siracuse, mais l’Etna demeure un moment fort pour moi. Je peux maintenant apprécier tous les efforts que j’ai faits pour ma santé durant l’année qui s’est écoulée car sans cela, je ne crois pas que j’aurais pu faire ce genre d’excursion.
Les Italiens et le foot: manifestation d’une culture bien vivante
Eh oui, on le savait : les Italiens et le foot ne font qu’un. Mais hier soir, nous avons vécu une expérience unique et bien spéciale. Nous avons décidé d’aller prendre une marche vers 21 heures. À la sortie du port, pas d’âme qui vive dans les rues, comme si la ville avait été évacuée. Presqu’aucune voiture circulait alors qu’en temps normal, le trafic est incessant. Nous nous disions que c’était bien tranquille pour un dimanche.
Puis, nous avons entendu des clameurs. En nous promenant au hasard des rues, nous avons commencé à voir des gens attroupés aux terrasses, aux restaurants, dans les parcs et sur les trottoirs. Ils sortent un téléviseur, parfois un écran géant (surtout dans les commerces), et ils regardent une partie de foot, silencieux entre les moments de fébrilité. Rien n’aurait pu les arracher de l’écran, si ce n’eut été d’un tremblement de terre ou de l’Etna qui explose.
Si au Québec le hockey est une religion, ici le foot est une conversion, une secte qui relie le peuple entier! Les Italiens aiment se regrouper non pas parce qu’ils ne possèdent pas de poste télé à la maison, mais parce que le foot se vit en gang. Dans les parcs, les rues, le port, à chaque endroit il y a un attroupement et un profond respect pour l’événement en cours.
Voilà une différence entre notre peuple et le leur. Au Québec, certains Québécois se font un party lors des séries éliminatoires de hockey, mais cela se fait généralement à l’intérieur. Certains restaurants ont des écrans géants (comme la Cage aux Sports), mais on ne voit jamais les gens sortir leurs postes de télé dehors et inviter les voisins. Nous étions subjugués de les observer. Peut-être cela existe-t-il dans d’autres pays latins, je ne sais, mais je comprends mieux maintenant la signification de ce phénomène à Montréal quand les Italiens klaxonnent en hurlant dans leur voiture et en brandissant leur drapeau lors des victoires de leur équipe. Ils sont en contact direct avec leur culture, drôlement plus imprégnée que la nôtre.
Oui, la St-Jean et quelques autres événements épars resserrent la fibre de l’âme québécoise, mais le reste de l’année, nous demeurons profondément plus « Américains » qu’autre chose. Nous perdons le sens de notre culture.
Famiglia, Sex an the City
La famille est très profondément ancrée dans les traditions en Italie. Un Italien est très lié à sa famille avec qui il entretient de nombreux contacts. En affaires, un Italien préfèrera toujours traiter avec un membre de sa famille, en qui d’emblée il a confiance, qu’avec un étranger. Les maisons italiennes hébergent donc de grandes familles, les enfants recueillant bien souvent leurs parents lorsque ceux-ci se font vieux. Cette tradition a néanmoins tendance à perdre du terrain au sein de l’Italie moderne.
La mamma en est généralement le centre, elle détient une autorité conséquente et un grand pouvoir d’influence. C’est ce que j’ai pu constater hier soir lorsque j’attendais que parte le petit train dans lequel j’étais tranquillement assise à observer les alentours et le comportement des gens qui passaient quand soudain, mon regard fut attiré par un événement que je n’avais jamais vu. Une femme d’environ 65 ans se tenait au coin d’une rue avec un jeune homme d’environ 30 ans. Ils jasaient quand tout à coup, elle lui a foutu une claque en plein visage, slack!, et s’est mise à le sermonner. Le type, plutôt molasson, essayait de s’expliquer. Puis, elle a sorti un mouchoir et lui a essuyé le visage. Personne autour d’eux n’a semblé faire de cas de cette situation. Ça m’a fait rire parce que jamais au Québec je n’ai vu de femme frapper son enfant de 30 ans en public! La mamma, elle avait du nerf!!
J’ai souvent remarqué en Italie et en Sicile que la mère semble effectivement détenir le gros de l’éducation des enfants. Lorsque les maris sont présents, ils ne lèvent la voix que pour calmer l’enfant ou ils le cajolent, mais la majorité du temps les hommes discutent entre eux tandis que les femmes se regroupent ensemble avec les enfants et les laissent s’agiter jusqu’à plus soif puis elles sévissent sous un tonnerre de cris. C’était un peu la même situation que je voyais en Espagne : les hommes sont plus souvent attablés aux terrasses ou dans les parcs et ils parlent, parlent, parlent… et on se demande où sont les femmes? Probablement en train de laver le linge ou préparer les repas… Nous avons trouvé quelques places pour faire laver le linge mais ce sont toujours des femmes qui y travaillaient.
Lu dans un article aujourd’hui que « les résultats d’une étude récente, “SorElle d’Italia”, commandée par le mensuel Elle [en italien] et publiée le 17 janvier 2011, disent que dans 47 % des cas, en Italie, ce qui rend les trentenaires heureuses, c’est leur relation de couple et, pour 11 % d’entre elles, le fait de se considérer comme de bonnes mères (je serais curieuse de voir les chiffres au Québec). Comme si, en l’espace d’une génération, le modèle féminin était passé de celui de Sex and the City à celui de Mad Men [série américaine dont l’action se déroule à New York au début des années 1960]. Une tendance confirmée par la mode, qui remet au goût du jour les jupes volantes et la lingerie vintage, prisées par ces “femmes modèles à l’ancienne”. »
J’ai ainsi pu constater que beaucoup de jeunes filles, dès la quinzaine, en Italie et en Sicile, portent des tops qui laissent montrer une grande partie de leur soutien-gorge, chose qu’on voit peu au Québec. Il y a eu bien sûr la mode du J-string (venue de Britney Spears, je crois) mais je pense qu’elle n’est plus généralisée maintenant chez nous. De toute façon, les écoles ne permettent pas ce genre d’accoutrement et j’en ai peu vu dans les rues de Montréal.
Les Italiennes sont fières de leur poitrine et ne manquent pas d’occasion de la montrer même si c’est parfois d’un goût douteux. C’est quand même un beau contraste pour un pays si traditionnel. Cela démontre qu’ici aussi, il y a une crise de valeurs qui sépare les générations. Beaucoup de femmes âgées de cinquante ans et plus, surtout dans les petites villes et villages, ressemblent encore à Ginette Reno dans le film Léolo. La vraie mamma italienne telle que véhiculée dans les films cultes italiens!
Je comprends un peu mieux pourquoi nous tranchons sur les Italiens dans notre habillement. Le Québec demeure encore « frileux » à exposer sa sexualité même si nous en parlons plus ouvertement que d’autres pays. Faut dire que la femme est plus louangée par les hommes en Italie qu’au Québec. Ça donne envie de s’exposer… Les Italiens démontrent facilement leur intérêt devant la gente féminine (je ne sais pas ce leur « technique » devient après le mariage, sont-ils aussi entreprenants?), alors qu’au Québec, je déplore depuis longtemps que les hommes ne savent plus « cruiser ». Pour ma part, je ne me suis pas fait siffler ici, probablement parce que je n’ai pas le type méditerranéen et que j’étais avec un homme. Je n’en garde aucune amertume car l’homme le plus important est à mes côtés présentement et il continue de me charmer après toutes ces années! Chéri, plus que 5 jours avec toi…
En passant, 35 à l’ombre aujourd’hui… fait chaud en cimonaque!