Chronique 2013-9 du Capitaine: Sarande, Gjirokastër, Butrint et Palermo

Mercredi 24 avril 2013

Nous approchons de Sarande. Je contacte Agim, l’agent que j’avais contacté pour me représenter, car en Albanie pour les formalités on doit être représenté par un agent. Au moins pas de police de port, ni douanier, ni fonctionnaire de passeport, mais on doit payer pour ce service obligatoire, exactement combien je ne sais pas. En bout de ligne, c’est 40 euros pour les formalités et ensuite 10 euros par jour pour un bateau de moins de 12 mètres. Si tu restes une seule journée ¸ça devient un peu plus dispendieux, sinon c’est très raisonnable comme les prix de l’Albanie en général, vraiment pas cher.

 Je suis en approche. Agim me confirme qu’il est sur le quai à m’attendre avec une douanière. Une fois l’amarrage complété et les salutations faites, je lui remets les papiers du bateau ainsi que nos passeports et il nous quitte. Nous devons demeurer bien sagement dans le bateau jusqu’à son retour. Aucun problème comme vous pouvez vous en doutez, plein de choses à faire pour tout ranger sur le bateau et être prêts pour aller visiter Sarande. Quinze minutes plus tard, Agim revient seul et me remet la documentation ainsi que nos passeports et ça sera 60 euros pour 2 jours, eau et électricité fournies. Ensuite une petite marche sur le chemin qui suit le bord de l’eau, un arrêt pour prendre une bouchée et une bière albanaise.

 On continue notre exploration, une boutique Vodafone, je m’achète téléphone et clé USB avec du temps approprié pour l’Albanie, le tout pour moins de 35 euros, on n’est pas au Québec. J’ai commencé cette pratique dans le sud de la France car j’étais tanné de courir les WIFI et encore il faut les trouver, il faut être à portée. Oui, il y en a beaucoup mais pas toujours, tellement plus facile pour parler à ma blonde, pour lui envoyer photos et chroniques. J’ai donc  pris l’habitude d’avoir téléphone et clé USB pour Internet à chaque pays que j’arrête. Ce soir, ce sera un restaurant que j’ai adoré lors de mon passage l’an dernier : un demi litre de vin, patate frites, poisson avec entrée d’aubergines pour environ 10 euros. Je retourne au bateau pour aller dire bonjour à mon amoureuse et essayer de comprendre ce qui se passe car j’ai reçu un SMS me disant qu’elle serait opérée en août ou septembre. Résultat : il y a une complication avec son opération à l’estomac de l’an passé et elle doit être réopérée. La date n’est pas encore fixée mais le médecin lui a dit août ou septembre. Je devrai donc changer mes plans de voyage, je laisserai probablement le bateau à Barri ou Brindisi en Italie au lieu de Kalamata en Grèce, mais je travaillerai les détails en temps et lieu.

Jeudi 25 avril 2013

Ce matin, je loue une auto et nous allons visiter Gjirokastër. Très impressionnant comme structure et un intéressant château, mais disons que ça manque un peu d’entretien. Sur le retour on fait un arrêt à l’œil bleu (Blue Eye – Syri I Kalter), une eau cristalline bleue, verte qui sort de la terre pour approvisionner la rivière. Selon le Petit Futé, autrefois cette zone était réservée à l’élite du parti communiste qui venait y chasser et pêcher; elle était donc interdite au commun des Albanais. Ensuite, nous prenons la route pour Butrint que j’ai visité l’an dernier mais que Svein aimerait bien voir. Après Butrint on prend le bac à câble pour traverser la rivière et aller visiter quelques petits villages de l’autre côté. On se croirait au Moyen Âge : chevaux, vaches, cochons, moutons et chèvres, sur la route, dans les villages, parfois des bergers et même une bergère, parfois laissés à eux-mêmes, mais ils ont presque tous des cellulaires à l’oreille. Retour à Sarande, je remets l’auto à l’agence, je leur donne la clé et le gars me dit merci et au revoir. Je lui demande s’il veut aller vérifier l’auto et l’essence. Non, tout est beau, merci encore et bye bye.

Nous allons souper et au retour faisons des achats pour le déjeuner du lendemain. Au bateau, je télécharge nos photos, les renomme, les compresse et les envoie.

26 avril 2013

Donc ce matin je dois déplacer Nomade car un bateau de croisière mouille dans le port et ils ont besoin de ma place à quai pour faire descendre les gens dudit navire. Il est 9h, mon agent arrive, me donne deux listes d’équipage en Albanais et me dit que ça me facilitera la vie dans les autres ports. Quelques minutes plus tard, le douanier arrive, me donne un papier de sortie et attend que je quitte.

Direction Palermo pour une nuit à l’ancre. Il y a un château (le château d’Ali Pacha)  que j’aimerais visiter. Temps très calme, encore au moteur . On entre dans la baie de Palermo, une auto arrive, un homme en sort et commence à gesticuler. Il semble vouloir nous dire de foutre le camp de là. Je veux comprendre et je m’approche encore plus. J’essaie de lui faire comprendre que nous voulons visiter le Château mais il ne veut rien savoir et continue à nous faire signe de partir. Est-ce dû à la base navale sous-marine pas loin? Peut-être, mais nous quittons direction Ximare ou Himare qui est seulement à 4 milles plus loin.

Dans la baie de Ximare, très belle et grande plage, un village et un quai où est amarré un bateau de pêche. Nous nous accostons et un jeune pêcheur qui parle anglais nous aide à trouver la police du port qui prend mes papiers, me remet nos passeports et nous dit de récupérer les autres papiers à notre départ. Il dit que nous pouvons demeurer au quai pour la nuit. Nous en profitons pour aller marcher au village. Nous trouvons une personne intéressée à nous prendre dans son jeep pour aller visiter la vieille ville de Ximare et ensuite nous amener à Palermo pour visiter le château pour 1,000 Lek.

De retour au bateau, je m’installe pour transférer les photos, les renommer et voir si je peux parler à Mado, mais les bateaux de pêche commencent à arriver et on les entend s’obstiner avec le policier. Nous prenons de précieuses places pour eux au quai. Au bout d’un certain temps, nous décidons d’aller à l’ancre et de leur laisser la place.

Ce sera en annexe que nous irons souper. Au retour, fatigué, je me couche tôt. Le matin, on lève l’ancre, on revient au quai pour récupérer les papiers, mais pas de police en vue. Nous irons donc déjeuner au village et au retour un policier différent  passe le premier 5 minutes à me dire qu’il ne parle que l’Albanais. Il passe ensuite au moins dix minutes à chercher nos papiers et après un autre dix minutes à me les remettre. Bon débarras!

En route pour Vlore et pas plus de vent.

Arrivée en Albanie

Mon Capitaine est enfin arrivé en Albanie et mon retraité adoré n’avait pas le temps pour pondre une chronique (ça se peut-tu manquer de temps de même!!!!), mais il nous offre quelques dernières photos de Corfu en Grèce et ses premières prises de vue du « pays des aigles » (surnom de l’Albanie). Ce pays dresse une frontière naturelle entre l’Orient et le cœur du continent européen.

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Chronique 2012-27 du Capitaine: Sarandë (Albanie)

Nous sommes lundi 9 juillet, je suis en route pour… ok pour le moment c’est Ormos Ammou sur l’île grecque d’Orthoni, mais lorsque je suis parti ce matin, ma destination était Ciro soit un peu moins de 20 milles au Nord de Crotone. J’ai ensuite penché pour aller directement à Santa Maria di Leuca, et puis je me suis dit pourquoi pas, je m’en vais en Grèce! Ça me travaillait depuis quelque temps, mais je n’étais pas encore décidé, je n’ai pas à bord de guide nautique de la Grèce, mais Mado m’en a envoyé des photocopies d’endroits qui me permettraient d’aller rejoindre le voilier Madyca. Oui, j’ai parlé sur Skype avec Vanessa, la conjointe de Jean-Louis qui navigue dans ce coin-là présentement. Pour ceux qui ne savent pas, ma première rencontre avec Madyca c’était à Saida au Maroc à l’hiver 2009.

L’endroit (i.e. Grèce) semble idéal pour la voile et la baignade et en plus je pourrais probablement y laisser Nomade pour l’hiver. Il y a un aéroport pas loin et c’est quand même un bon endroit pour repartir le printemps prochain et remonter l’Adriatique. Seule anicroche : mise à part le guide, je dois avoir une attestation d’assurance en anglais et j’en ai deux : une en français et une en Italien. J’ai fait la demande en fin de semaine dernière et j’espère bien la recevoir en arrivant.

Ah oui, je disais pour le moment c’est Ormos Ammou, mais il y a aussi l’Albanie qui me chicotte, et une fois à Ormos Ammou il n’y aurait plus que 30 milles qui me séparerait de Sarandë en Albanie et depuis que je veux aller y jeter un coup d’œil, je vais probablement y faire un saut avant de passer aux douanes grecques à Corfu. De cette façon, en plus je mettrais mon compteur à zéro pour ce qui est des pays du Schengen car je ne peux pas demeurer plus de 18 mois dans l’espace européen sans devoir payer des taxes d’importation du bateau. De cette façon, je me laisse plus de jeu.

Autre petit problème : je vais devoir m’acheter une nouvelle clé 3G pour Internet à moins que le Wifi soit miraculeux, ce que je doute, et un cellulaire grec. Là, je commence à avoir une belle collection 

La nuit a plus tôt bien été, mise à part l’humidité. La dernière fois que j’ai vu autant d’humidité c’était sur les bancs de Terre-Neuve en 2008. Cette nuit, l’eau dégoûtait sur moi du dodger et du bimini, mais j’ai quand même réussi à bien dormir par coup de 15 minutes cette fois ci. Donc une bonne nuit de sommeil et l’arrivée à l’île d’Orthoni à 8h00 du matin. Cet endroit est reconnu comme une place pour les voiliers pour s’arrêter et donner une chance à l’équipage de se reposer avant de continuer pour Corfu où les papiers d’entrée sont normalement faits. Mais, je ne suis pas fatigué, qu’est-ce que je fais? Après avoir fait le tour de la baie, je me dis que je n’ai rien à faire ici, je m’en vais à Sarandë en Albanie et lorsque je partirai de Sarandë ce sera pour Corfu. Me voilà à environ 2 heures 30 minutes de Sarandë, mer calme et la chaleur est revenue.

Il ni a pas de Marina ici, mais je m’en y attendais. La réception fut très cordiale et vu qu’ici à Sarandë on doit passer par un agent pour faire les douanes et autres papiers, j’ai eu la chance de faire affaire avec celui que l’on m’avait recommandé, Agim Zholi, que j’avais essayé de contacter 2 heures avant mon arrivée, mais il semble que je ne puisse faire d’appel interurbain de mon téléphone maintenant que j’ai quitté la Sicile. Un autre téléphone? On verra si ce n’est pas cette année ce sera l’an prochain j’imagine.
Cinquante euros pour l’agent, pas mal cher mais j’avais lu 60. Soyons positif! Dix euros sauvés incluant le port pour ce soir. Ensuite, ce sera 10 euros par jour, l’eau et l’électricité incluses, par contre j’ai dû me faire une connexion car leur boîte électrique est différente de ce que J’ai rencontré à date, mais pas de douche et autre plaisantes petites choses. Quand même pas pire pour un pays que la plupart des gens semblent fuir comme la peste. J’ai déjà fait des arrangements pour une visite de Butrint en auto demain, J’aurais aussi pu le faire en autobus, mais je voulais l’opportunité de pouvoir jaser avec le chauffeur et apprendre à connaître un peu l’Albanie. Quelques restaurants m’ont été recommandés. J’oubliais, il y a le Wifi gratuit et ça fonctionne du bateau, mais ça c’est par l’agent. J’ai bien hâte d’aller visiter, je pense demeurer ici quelques jours avant de repartir pour la Grèce.

Première impression de Sarandë : port commercial mais propre et pour les traversiers, non pour les navires de marchandise, À l’exception de deux bars sur les plages en arrivant qui ont du disco à tue-tête mais qu’une fois dans le port on n’entend plus, c’est assez calme.

Une ville de béton avec plein de blocs appartements de 5-15 étages, mais aussi beaucoup de constructions commencées et arrêtées. La crise les a frappés ici aussi. Les gens ne sont pas riches, ça se voit, mais semblent très gentils. Je me suis fait recommander un restaurant « typiquement albanais », je vous en redonne des nouvelles. Ici ce n’est pas l’euro mais la Leke, pas certain pour le taux de change mais on verra bien. Nous sommes 4 voiliers dans le port, 3 Italiens et moi.

J’arrive de souper, excellent et pas cher, vraiment pas cher. Je le recommanderais n’importe quand. Le Wifi est trop faible à l’intérieur du bateau, je vais devoir sortir pour me connecter mais il y a des MARINGOUINS dehors. Je vais m’arroser d’anti-moustiques, on verra bien.

Demain, 8 heures visite en auto de Butrint (ancienne ville et théâtre du IV et III siècle avant Jésus-Christ). J’ai un chauffeur qui me coûte 30 euros pour la visite.

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