Famiglia, Sex an the City

La famille est très profondément ancrée dans les traditions en Italie. Un Italien est très lié à sa famille avec qui il entretient de nombreux contacts. En affaires, un Italien préfèrera toujours traiter avec un membre de sa famille, en qui d’emblée il a confiance, qu’avec un étranger. Les maisons italiennes hébergent donc de grandes familles, les enfants recueillant bien souvent leurs parents lorsque ceux-ci se font vieux. Cette tradition a néanmoins tendance à perdre du terrain au sein de l’Italie moderne.

La mamma en est généralement le centre, elle détient une autorité conséquente et un grand pouvoir d’influence. C’est ce que j’ai pu constater hier soir lorsque j’attendais que parte le petit train dans lequel j’étais tranquillement assise à observer les alentours et le comportement des gens qui passaient quand soudain, mon regard fut attiré par un événement que je n’avais jamais vu. Une femme d’environ 65 ans se tenait au coin d’une rue avec un jeune homme d’environ 30 ans. Ils jasaient quand tout à coup, elle lui a foutu une claque en plein visage, slack!, et s’est mise à le sermonner. Le type, plutôt molasson, essayait de s’expliquer. Puis, elle a sorti un mouchoir et lui a essuyé le visage. Personne autour d’eux n’a semblé faire de cas de cette situation. Ça m’a fait rire parce que jamais au Québec je n’ai vu de femme frapper son enfant de 30 ans en public! La mamma, elle avait du nerf!!

J’ai souvent remarqué en Italie et en Sicile que la mère semble effectivement détenir le gros de l’éducation des enfants. Lorsque les maris sont présents, ils ne lèvent la voix que pour calmer l’enfant ou ils le cajolent, mais la majorité du temps les hommes discutent entre eux tandis que les femmes se regroupent ensemble avec les enfants et les laissent s’agiter jusqu’à plus soif puis elles sévissent sous un tonnerre de cris. C’était un peu la même situation que je voyais en Espagne : les hommes sont plus souvent attablés aux terrasses ou dans les parcs et ils parlent, parlent, parlent… et on se demande où sont les femmes? Probablement en train de laver le linge ou préparer les repas… Nous avons trouvé quelques places pour faire laver le linge mais ce sont toujours des femmes qui y travaillaient.

Lu dans un article aujourd’hui que « les résultats d’une étude récente, “SorElle d’Italia”, commandée par le mensuel Elle [en italien] et publiée le 17 janvier 2011, disent que dans 47 % des cas, en Italie, ce qui rend les trentenaires heureuses, c’est leur relation de couple et, pour 11 % d’entre elles, le fait de se considérer comme de bonnes mères (je serais curieuse de voir les chiffres au Québec). Comme si, en l’espace d’une génération, le modèle féminin était passé de celui de Sex and the City à celui de Mad Men [série américaine dont l’action se déroule à New York au début des années 1960]. Une tendance confirmée par la mode, qui remet au goût du jour les jupes volantes et la lingerie vintage, prisées par ces “femmes modèles à l’ancienne”. »

J’ai ainsi pu constater que beaucoup de jeunes filles, dès la quinzaine, en Italie et en Sicile, portent des tops qui laissent montrer une grande partie de leur soutien-gorge, chose qu’on voit peu au Québec. Il y a eu bien sûr la mode du J-string (venue de Britney Spears, je crois) mais je pense qu’elle n’est plus généralisée maintenant chez nous. De toute façon, les écoles ne permettent pas ce genre d’accoutrement et j’en ai peu vu dans les rues de Montréal.

Les Italiennes sont fières de leur poitrine et ne manquent pas d’occasion de la montrer même si c’est parfois d’un goût douteux. C’est quand même un beau contraste pour un pays si traditionnel. Cela démontre qu’ici aussi, il y a une crise de valeurs qui sépare les générations. Beaucoup de femmes âgées de cinquante ans et plus, surtout dans les petites villes et villages, ressemblent encore à Ginette Reno dans le film Léolo. La vraie mamma italienne telle que véhiculée dans les films cultes italiens!

Je comprends un peu mieux pourquoi nous tranchons sur les Italiens dans notre habillement. Le Québec demeure encore « frileux » à exposer sa sexualité même si nous en parlons plus ouvertement que d’autres pays. Faut dire que la femme est plus louangée par les hommes en Italie qu’au Québec. Ça donne envie de s’exposer… Les Italiens démontrent facilement leur intérêt devant la gente féminine (je ne sais pas ce leur « technique » devient après le mariage, sont-ils aussi entreprenants?), alors qu’au Québec, je déplore depuis longtemps que les hommes ne savent plus « cruiser ». Pour ma part, je ne me suis pas fait siffler ici, probablement parce que je n’ai pas le type méditerranéen et que j’étais avec un homme. Je n’en garde aucune amertume car l’homme le plus important est à mes côtés présentement et il continue de me charmer après toutes ces années! Chéri, plus que 5 jours avec toi…

En passant, 35 à l’ombre aujourd’hui… fait chaud en cimonaque!

Ah, ces mariages!

Hier soir, promenade dans Catania en prenant le petit train. Nous nous rendons à la Piazza Duomo pour le prendre. Il brassait tellement sur les pavés de pierre de lave que mon dos en a souffert. Heureusement, cela n’a pas duré longtemps. Retour à la Piazza Duomo pour boire un verre, le temps que les restaurants ouvrent leurs portes. Attablés en sirotant un verre de vin, je remarque que beaucoup de mariés y viennent pour se faire photographier. Les mariées sont toutes belles, minces et leurs robes sont somptueuses. Presque tous les cortèges féminins sont affublés de longues robes de grand bal avec des paillettes. Parures et bijoux assortis, plus brillants les uns que les autres et souliers de 4 pouces minimum qui sont des chefs-d’œuvre d’équilibre. Les robes, bien que belles, ressemblent à celles du film « Autant en emporte le vent ». Les Italiens sont très conventionnels dans leur habillement pour les mariages. Les Québécois ne sont pas aussi traditionnels, du moins dans tous les mariages auxquels j’ai assisté et lors de mes 2 mariages. J’ai fait des blagues avec Serge et je lui ai dit que si on se mariait un jour, je m’habillerais en moussaillonne avec un immense pompon bleu sur la tête!
Pour ma part, pas question de mettre ce genre de robe lors du mariage de mon beau-fils et de sa fiancée en octobre prochain. Comme je suis la photographe officielle en plus, j’opterai pour un chic tailleur pantalon afin d’être à l’aise pour prendre des photos et me promener toute la soirée, d’autant plus que je ne porte plus de souliers et de bas de nylon depuis 25 ans. Ça fait de jolies jambes, certes, mais ça me comprime le ventre et la respiration. Je pourrai porter de nouveau le tailleur pantalon à d’autres occasions. Je trouve un peu fou de payer des centaines de dollars pour une robe qu’on ne reportera jamais. J’ai vécu une expérience un peu déplaisante dernièrement à Québec à cet effet. Étant venue visiter ma fille et son chum, j’étais arrêtée chez Pronuptia aux Galeries de la Capitale, histoire de voir ce qu’ils avaient comme choix de tailleur pantalon. N’en voyant pas dans le magasin, je m’étais informée à la vendeuse qui m’avait répondu, le bec pincé et la voix haut perchée : « Pas de pantalons à un mariage! ». Lui demandant pourquoi, elle m’avait répondu que c’était la tradition. Eh bien, on la cassera cette tradition! En septembre prochain, j’irai magasiner le kit dans un magasin genre femmes de carrière, et de jolies bottes pour aller avec. Je ne veux pas être encombrée par des froufrous ou encore geler parce que je dois prendre des photos à l’extérieur et qu’en octobre, ce n’est pas nécessairement chaud. De toute façon, j’ai toujours choisi mes vêtements en fonction d’y être à l’aise et que ça m’avantage, et non pour ressembler à tout le monde autour de moi. Fin de la parenthèse.
Il existe un mythe persistant au sujet de l’habillement des Italiens. On dit que la mode commence en Italie, que les gens sont particulièrement bien habillés. Pour avoir fait plusieurs places tant en Italie qu’un Sicile, je n’ai pas trouvé de différences particulières. Je trouve même que beaucoup d’Italiens n’ont pas vraiment de goût. Je n’ai pas vraiment fréquenté les quartiers chics mais des quartiers chics, il y en a partout mais ils ne sont pas en majorité à chaque endroit. Certes, les magasins de souliers abondent et sont beaucoup plus originaux que les nôtres, mais mis à part quelques femmes bien habillées, la différence n’est pas marquante. Les hommes sont par contre assez fiers et conventionnels dans leur habillement.
Donc, après l’apéro, nous avons trouvé un petit restaurant au hasard des rues, « L’Isoletta » (petite île), et nous avons été ravis par le menu. Faut dire qu’on n’a presque pas eu le temps de le parcourir que déjà le serveur nous entraînait à l’intérieur pour choisir nos poissons. Nous avons opté pour des fruits de mer frits pour Serge, et pour l’espadon que j’adore. L’antipasti était succulent : moules à se rouler à terre tellement ils étaient goûteux et tendres boulettes de riz et bruschettas. Il y avait aussi de la pâte de poisson frite mais je n’en ai pris qu’une, la friture m’étant interdite. Le vin maison était délectable et l’addition très raisonnable, soit 45 euros pour deux personnes.
Comme partout en Méditerranée, les adultes et les enfants se regroupent partout, dans les parcs, les rues, les places publiques et ce, très tard le soir. Il faut dire qu’ils mangent tard donc la soirée s’étire jusque dans la nuit, souvent 3-4 heures le matin. Hier soir, aucune brise pour venir diminuer la moiteur de la soirée, donc dès que nous sommes arrivés au bateau, nous nous sommes rafraîchis avec le boyau d’arrosage avant d’aller dormir.
Ce matin, escalade de Serge dans le mât pour réparer le feu de hune, mais ce fut de courte durée. Il sera plutôt réparé lorsque Serge enlèvera le mât à la fin de l’été. Journée relaxe avant d’aller « conquérir » l’Etna, demain en soirée.

Dans la caverne de Lili Baba

Semaine de merde au bureau qui vient de se terminer sur une note joyeuse. Je me dépêche de sortir de Montréal pour faire une petite virée chez ma Lili qui va me confectionner des foulards de tête pour les vacances. Tout y respire le calme et la sérénité. Une orgie de jaune et de Verville. Lili, volubile, me fait rire en me préparant un café. On se raconte nos mésaventures de bateaux. Lili, c’est un ange : elle te remonte un Ego en un rien de temps! Elle fait pâlir la lumière qui entre par les grandes fenêtres, tellement elle rayonne!  La magie opère. Chapleau et Rosie viennent, tour à tour, se lover sur moi.

Nous descendons dans sa caverne et elle me crée ça en un rien de temps. La caverne de Lili Baba est un fouillis de tissus de couleurs vibrantes, de textures à faire rêver, d’imaginaires en devenir.  Un simple tour d’horizon et j’imagine déjà tous les endroits exotiques où elle a trouvé ses trésors. Toutes les femmes rêvent d’avoir un walk-in dans leur chambre à coucher. Moi, je rêve d’avoir une Lili dans ma garde-robe. Faudrait que je songe à faire du trock avec elle!

Je jubile à l’idée que l’an prochain, lorsque j’aurai atteint mon poids santé, j’aurai enfin mon maillot Lili-les-Bains. La couleur? Lili s’en chargera. Surprise!!  Lili manie la machine à coudre avec une habileté que je lui envie, moi qui arrive à peine à faire un bas de pantalon qui se respecte! Pour dire vrai, j’ai toujours une jambe plus longue que l’autre même si je mesure soigneusement 2 fois. J’ai dû fouler du même bord en vieillissant! M’enfin…. Elle me choisit un vert  pomme qu’elle borde d’un bleu chatoyant de même qu’un fuschia avec sa bordure ton sur ton. Petite leçon de mise en place d’un turban de tête. L’affaire est ketchup! Accolade chaleureuse, sourires débordants et me voilà repartie pour la grande ville.

Cours en vitesse chez Jean Coutu me procurer un crayon contour de lèvres invisible Lise Watier (tu as raison, Lili, ça fait une bouche d’enfer!!), souper à la volette puis ce soir, épisode « Je prends soin de moi » avant de finaliser les choses à emporter.

Les vacances, c’est vraiment super!