Arrivée à Zurich à 6h30 du matin après un vol sans bavures avec Swiss Air (le repas – poulet au curry – était excellent). Comme il est tôt, l’endroit pour prendre mon autre vol n’est pas indiqué sur les panneaux d’affichage. Je décide donc de surfer sur Internet et peut-être de pouvoir parler avec le Capitaine.
Première frustration : pour avoir accès au Wi-fi de l’aéroport, il faut s’enregistrer en inscrivant uniquement son numéro de téléphone sur lequel on recevra un code par SMS. L’ennui c’est que mon téléphone ne fonctionne pas dans un autre pays.
L’autre solution est d’utiliser les bornes internet qui se retrouvent un peu partout dans l’aéroport. On n’a qu’à numériser sa carte d’embarquement et la petite machine vous donne un code qui vous gratifie d’une heure de gratuité. L’ennui c’est qu’on ne peut pas utiliser ce code avec notre ordinateur (2e frustration) mais uniquement avec la station internet affublée, bien sûr, d’un clavier européen qui vous fait sacrer aux deux mots tapés (3e frustration). Comme c’est mieux que rien, je me mets à la tâche et décide d’écrire un mot à mon amour par Hotmail puisque la station n’a pas Skype (donc impossible de lui parler).
Après avoir passé 5 minutes à trouver la version anglaise de la page Web (elle est en allemand), et comprendre les instructions, je tape mon adresse et mon mot de passe sur Hotmail et… oh surprise… pour des maudites fins de sécurité, Hotmail veut m’envoyer un code, devinez comment? Par téléphone, bien sûr! (4e frustration)
Là, je suis sur le bord de la crise de nerfs. Dommage que le clavier soit incrusté dans la station internet parce que je ne donnais pas cher de sa peau!
Troisième alternative : aller sur le courriel de mon travail. Là au moins, on ne me demande aucun maudit code et je peux écrire un mot au Capitaine. J’envoie le tout et oh malheur… je me rends compte que j’ai tapé homail.com au lieu de hotmail.com. Je retourne chercher le courriel envoyé et essaie de faire un copier-coller du message avec la souris, du genre boule de billard des années 60. Respire par le nez, Mado, y a pire dans la vie!
J’ai encore 6 heures à me taper ici sans Internet. Ça me laisse assez de temps pour commencer à rédiger ma biographie, tant qu’à faire! Ou simplement lire un des romans que j’ai achetés. Mais maudit que leur café est bon!
Enfin, le vol pour Larnaca à Chypre dans un Airbus 320 que je qualifie de petit coucou avec des hauts-parleurs qui sonnent comme le service à l’auto d’un McDo et 2 heures sur 4 de grosses turbulences qui semblaient normales pour les hôtesses qui continuaient à faire le service comme si rien n’était.
Enfin arrivée à Larnaca, je récupère ma valise et ne me possède plus de revoir le Capitaine qui est là comme un seul Homme avec son appareil photo à la main. Je me garroche dans ses bras et on se fait plein de colleux. Bonheur, bonheur, bonheur! Comme le Capitaine a loué une petite Suzuki Splash pour le mois, on y enfourne les valises et on part pour la marina St-Raphael, en banlieue de Limassol (environ 45 minutes de trajet). Là, je capotais! A Chypre, il faut savoir que la conduite est anglaise : le volant est à droite, on conduit à gauche et on dépasse à droite de la route. C’est vraiment un feeling étrange de voir arriver les courbes lorsqu’on est assis à gauche et qu’il n’y a pas de volant! Pour Serge qui conduisait de cette façon depuis seulement une semaine, c’était aussi étrange mais il se débrouille vraiment bien, d’autant plus que la conduite est manuelle.
Arrivés au bateau vers 9h00 le soir, on trinque à nos retrouvailles, mes vacances et on se met « up to date » dans les plus récentes nouvelles.
1ère journée
J’ai dormi comme un bébé sans jamais me réveiller ni même bouger! Premier café ensemble sur le cockpit du bateau. La marina est super calme, c’est un endroit très reposant où peu de bateaux sont habités. Mon objectif de la première journée était de prendre le temps de m’installer et me reposer. Après un bon déjeuner, je commence à faire le tri du linge que j’avais laissé sur le bateau il y a 2 ans (l’an passé, nous avions loué un appartement à Istanbul, tandis que le bateau était resté à la marina de Marmaris dans le sud de la Turquie). En fait, je me suis vite rendu compte qu’il n’y avait pas vraiment de tri car tout le linge que j’avais gardé ne me fait tout simplement plu! Il était de grandeur « 16 ans » alors que j’habille maintenant du 9 ans, quand ce n’est pas 7. Les t-shirts étaient incroyablement larges, oh my God, je n’en revenais pas!! Du 2-3 X alors que je porte maintenant du médium. La seule chose que j’ai gardée ce sont des chaussettes et une longue chemise que je pourrai porter par-dessus un maillot de bain. Nous avons tout mis dans un sac vert et nous sommes allés le porter à la Capitainerie de la marina. Ça fera sûrement des heureuses puisque rien n’était usé.
Par la suite, nous allons prendre une longue marche dans les environs. Sur la route principale, il n’y a que quelques boutiques d’affaires, des « supermarket » et beaucoup de restaurants dont nous explorons les menus à la porte d’entrée dans l’éventualité d’y faire une visite. Puis, direction « beach ». Oh yeah!!! Moi, qui ne suis plus vraiment très plage maintenant, nous avons la chance d’avoir 2 plages, chaque côté de la marina. Il faut dire que la marina fait partie d’un complexe incluant un grand hôtel et 2 plages dont une publique. Nous optons pour la plage près de l’hôtel qui est gratuite pour les membres de la marina. C’est une jolie petite plage avec de belles chaises longues, de palmiers et petites tables, un petit bar et restaurant, le tout juste assez fréquenté pour qu’il y ait de l’animation mais pas trop. Il y a un joli vent qui vient nous rafraîchir. Nous y passons une petite heure de farniente totale. J’avais même apporter un livre que je n’ouvrirai pas, me contentant d’observer les oiseaux, les gens qui passent, mon chum qui somnole et les bruits de la Méditerranée toute de turquoise vêtue.
Nous revenons au bateau pour aller acheter ce qui nous manque côté bouffe. Ce soir, on mangera tomates, mozzarella et balsamique, puis du saumon avec des légumes sautés. Je fais connaissance avec le vino de la place, un « Aphrodite » qui n’est pas un grand cru mais qui fait la job. Faut dire qu’au supermarket, il y a tout un assortiment de vins dont je compte bien en tester quelques-uns durant mon séjour!
J’ai même pas pris de photos aujourd’hui. Congé de tout! La seule photo que je vous laisse est celle où j’arrive à l’aéroport. Elle est très floue – dommage – mais on va mettre ça sur le compte de l’émotion du Capitaine !!!
Archives du mot-clef marina
Dernières photos
Voici les dernières photos de Preveza et la marina Cléopatra avant le retour du Capitaine.
Sortie de Nomade II
Eh oui, c’est la fin de la saison pour Nomade II et son Capitaine. Voici quelques photos de sa sortie de l’eau à la marina Cléopatra, à Preveza, en Grèce.
Chronique 2012-31 du Capitaine: Vlikho et l’île de Lefkas
Je suis parti de Gaios. Dimanche matin à 7h45, une mer calme, donc du moteur, mais avant de partir je fais une petite baignade et déjeuner, ensuite cap pour le chenal d’entrée de Préveza, environ 33 milles au Sud-Est.
Le vent se lève du Sud, ça ne fait pas mon affaire mais il faut vivre avec. Après quelques heures, un vent faible du Nord-Ouest, c’est peut-être ce que je devrais m’attendre ici dans les Ioniennes? Je ne sais pas. Ça me donne quand même un demi-nœud de plus, je le prends donc. J’avais décidé de me diriger à Préveza et ensuite Cléopâtra Marina pour me renseigner si je pourrais sortir mon bateau de l’eau pour l’hivernage et sous quelles conditions. Cléopâtra Marina est celle qui m’a été recommandée par Vanessa et Jean-Louis de Madyca, en plus, ils naviguent dans le sud de Lefkas ces temps-ci. Pourquoi ne pas aller les voir et leur en parler de vive voix? En même temps, ce serait plaisant de les revoir et de prendre l’apéro avec eux.
Ok, je ne suis pas certain de les trouver mais j’ai une copie du guide pour la baie de Vlikho avec moi donc changement de cap, direction Lefkas où je devrai prendre le chenal sous 23 nœuds de vent, à tourner en rond pour attendre que le pont bascule pour me laisser passer. Une fois le chenal négocié, c’est une belle mer bleue qui s’ouvre devant moi une autre fois. Je sors les voiles, direction Vlikho. A mi-chemin le vent tombe encore et le reste du chemin se fera au moteur.
En négociant l’entrée de la baie je suis impressionné tellement il y a de bateaux à l’ancre. Je commence à me promener doucement entre les bateaux, espérant trouver Madyca que je ne verrai pas d’ailleurs. Quelques restaurants ici et là, des maisons tout le long de la côte Ouest. Je décide de jeter l’ancre entre deux voiliers, comme un peu partout où il y a foule. Il faut oublier la touée de 6-7, ici c’est plutôt 3-4 la norme (la touée est la longueur du câblot en relation avec la profondeur de l’eau. Une touée est normalement 6 à 7 fois la profondeur. Ici, s’il y a 5 mètres d’eau au bateau, la touée de 6 serait de 30 mètres de câblot). L’autre problème c’est la baignade. Ici, quelques personnes descendent à l’eau et se baignent, mais sérieusement, la seule raison qui me ferait aller à l’eau serait pour une réparation sur la coque du bateau et il n’y en a pas à faire. L’eau est trouble.
Maintenant que le bateau est bien ancré, j’installe mes toiles pour me protéger du soleil, j’ouvre mon ordi, rapporte ma position, regarde si je n’ai pas de message. Sur Skype, je parle avec mon amoureuse. Elle me donne un peu de ses nouvelles, me compte sa belle fin de semaine avec sa sœur et sa nièce. J’écris à Madyca leur disant où je suis en espérant qu’ils prennent mon message et qu’ils viennent me rejoindre, ou qu’ils me disent où ils sont et j’irai les rejoindre. L’électricité me fait défaut. Deux problèmes : le premier, je n’ai plus qu’un panneau solaire depuis que le vent en a arraché un au Portugal et ce n’est pas vraiment assez. Le deuxième problème est que la glacière électrique que j’ai est trop gourmande en énergie. Je me vois obligé de partir le moteur de temps à autre pour refaire le plein d’énergie. Il va falloir y voir, idéalement acquérir un frigidaire qui consomme beaucoup moins et 2 autres panneaux solaires, mais c’est des sous, on verra.
Après une bonne nuit où j’ai dormi à la belle étoile dans mon plus simple appareil, c’est le déjeuner suivi d’une vérification de mes courriels. Non, pas de réponse de Madyca et d’une vérification météo. J’avais pensé visiter quelques baies environnantes où je pourrais en profiter pour me baigner en attendant des nouvelles de mes amis, mais non la météo annonce du vent force 6 (jusqu’à 26 nœuds) et n’ayant pas d’informations sur ces mouillages, j’ai décidé de demeurer ici.
Chronique 2012-30 du Capitaine: Gouvia et les dédales administratifs
La Grèce, par où commencer? OK premièrement mon arrivée à Gouvia aurait pu mieux commencer. Il faut savoir que la marina de Gouvia est située à quelques milles au Nord de la ville de Corfu, dans une magnifique baie, très bien abritée, mais qui doit-être approchée en suivant un chenal spécifique sinon possibilité d’échouement dans la vase. Me voici donc dans l’approche du chenal, encore 5 minutes et j’entre dans le dit chenal. Un super yacht d’environ 50 mètres arrive derrière moi. Normalement je ralentis pour laisser passer, surtout en entrant dans un port pour la première fois, je préfère suivre que de me faire pousser dans la poupe. J’ai pas besoin de prendre de décision, il me prend sur bâbord, me coupe et s’arrête droit devant moi, juste à l’entrée du chenal et là l’équipage (5-6 personnes) s’affaire à placer des pare-battages tout autour du yacht, en même temps celui qui est à la barre se met à faire marche arrière, marche avant, créant par le fait-même d’énormes vagues et beaucoup de remous. Je suis exaspéré, j’embraye et passe sur son bâbord. En passant, je leur demande c’était quoi l’idée de passer devant moi si vite pour ensuite me bloquer le passage car de toute évidence ils n’étaient pas prêts à entrer au port. Je leur ai dit qu’ils agissaient comme s’ils étaient seuls sur l’eau et que le fait d’avoir de l’argent ne les dispensait pas de savoir vivre et je finis en leur montrant mon VHF et en leur disant que si je peux m’en acheter un, ils devraient aussi pouvoir le faire et que s’ils veulent un cours, je leur en donnerai un gratuitement!
Donc, j’entre dans le chenal et m’annonce justement avec le dit VHF à la marina qui me répond immédiatement. Je leur dis que j’aimerais faire le plein de diesel et ensuite avoir une place à quai pour une ou deux journées. Un Zodiac vient à ma rencontre pour me dire d’aller faire le plein et m’indique de revenir ici pour l’attendre car il va m’escorter à mon ponton ensuite. Une fois bien amarré, les papiers faits à la marina, le préposé m’indique que je dois aller voir la police du port comme prochaine étape, mais comme ils viennent de fermer (il est 14h00), je devrai les voir demain matin à partir de 9h00.
J’en profite pour explorer la marina : très belle, très propre, l’eau non potable et électricité comprise, mais le Wi-Fi est payant. Par contre, la marina a au moins 3 cafés qui offrent le Wi-Fi gratuit si on prend une consommation. J’ai aussi l’intention de ’acheter une clé 3G grecque aussitôt que possible donc ça sera l’internet des cafés pour Gouvia. Sur le quai, je rencontre un couple d’Anglais qui sont partis de l’Angleterre il y a 7 ans et leur premier port en Grèce fut Gouvia et ils y sont depuis. Ça fait quand même plusieurs personnes que je rencontre qui partent et à un moment donné, un port quelconque devient leur domicile fixe. Par la suite, ils me disent que si je veux bien manger, pas trop cher et une cuisine typiquement grecque, qu’il y a un restaurant où je devrais aller.
Je retourne sur Nomade pour aller ranger mon PC et ensuite aller faire un saut dans la piscine de la marina. Après une baignade rafraichissante, je retourne encore au bateau mais pour me changer cette fois avec l’intention d’aller manger au restaurant recommandé mais mes voisins, un jeune couple allemand, m’invite à aller prendre un verre à bord de leur bateau, mais après hésitations, remords et tourments, j’accepte. Je quitterai finalement le bateau pour aller me coucher sur Nomade. Saskia et Peter furent des hôtes merveilleux.
Deuxième matin, il est 9 heures, je suis au bureau de la police du port avec tous mes papiers et là, la police m’annonce que je dois me rendre à Corfu pour rencontrer la douane. Ouin, me dis-je, ce n’est pas ce que j’avais compris dans le guide, mais il semble que je n’ai pas le choix. Je lui dis donc ok, je vais prendre le bateau et vu que je descends dans le sud, j’arrêterai à Corfu et y ferai les papiers. Elle me répond aussitôt que je ne peux pas car il n’y a pas de place pour mon voilier à Corfu, réponse que je trouve bizarre, mais je préfère ne pas m’obstiner. Donc elle me donne deux choix, taxi ou autobus. Je me dis que l’autobus me permettra de m’imprégner un peu plus de leur culture. Je peux vous confirmer qu’il y a au moins 3 marinas à Corfu ou j’aurais pu y laisser mon voilier et marcher au port, je le saurai la prochaine fois.
Dons j’embarque dans l’autobus et demande au chauffeur s’il peut me débarquer au port car je dois aller à la douane. Il me dit pas de problème. Une fois arrivé au terminus je lui demande pour le port. Il dit m’avoir oublié et me montre une rue et me dit de la suivre et que je verrai le port. Après avoir demandé des instructions par trois fois, j’arrive au port mais où sont les douanes? Finalement on m’indique une grosse bâtisse. À l’entrée, je demande les douanes et on m’indique porte 7. Ok, porte 7, je me présente, ils sont une dizaine à parler et rire. Quelques minutes plus tard on daigne me regarder et là, quelqu’un me demande ce que je veux, faire mes papiers d’entrée avec les douanes lui dis-je. Le voilà tout énervé, il gesticule, me dit que les douanes ont déménagé dans une autre bâtisse au nord du port et qu’eux, ils sont la police du port de Corfu (Bonjour la police) et que vu que mon bateau est à Gouvia, il n’est pas nécessaire de me présenter à leur bureau après les douanes mais d’aller voir plutôt la police du port de Gouvia. D’un calme exemplaire, je me dirige et trouve la bâtisse en question, Bureau des douanes svp, à l’autre bout de l’édifice. « Vous voyez, l’agent c’est lui que vous devez aller voir ». « Oui, bonjour, je cherche le bureau des douanes ». On me répond : « Il est là, deuxième porte à gauche, merci, mais vous ne pouvez pas y aller avant 14h00 ».
Mais il est 11h00, pas avant 14 :00, mais la police de Gouvia ferme à 14h00. « Si vous n’êtes pas content, vous pouvez vous en aller mais si vous voulez voir les douanes c’est pas avant 14h00». Pas content, mets-en! Mais la dernière chose que je veux faire c’est de leur montrer, tout comme pour nos services à la clientèle du Québec où ont fait appel à eux parce que nous nous pensons lésés et que souvent on est frustré, mais JAMAIS ne leur faire savoir car ils s’en foute et vont vous raccrocher au nez.
Donc, j’en profite pour aller visiter le vieux Corfu, son château, ses rues piétonnières avec des dizaines et des dizaines de boutiques. C’est joli et je trouve un Vodafone, ou j’en profite pour acheter mon cellulaire et ma clé 3G grecque et manger un très bon diner grec avec bière grecque pour moins de 20 euros.
Me revoilà donc en route pour les douanes Cette fois on peut me recevoir, mais là je dois l’écouter se plaindre pendant quelques minutes sur la chaleur qu’il fait mais merde, son bureau s l’air climatisé et je me promène à la chaleur depuis 9 heures ce matin et il est presque 14h15.
Finalement, elle me demande mes papiers et là ça recommence : passeport, liste des membres d’équipage (même si je suis seul), enregistrement du bateau, papiers d’assurance et là elle commence, elle écrit de l’information dans au moins deux cahiers différents , tout à la main, ensuite dans au moins 2 feuilles séparées, avec des feuilles de carbone dans un genre cahier qu’elle me dit ça sera ton ‘Trip LOG’. Tu dois présenter cela à chaque bureau de police du port où tu iras et ils doivent remplir une case et te le redonner. Elle enlève les pages sous les papiers carbone qu’elle garde et me donne le cahier. Elle me dit que lorsque je quitterai cet édifice, il me faut me présenter à la police de Corfu qui eux doivent le signer en premier. Je lui explique ce qui est arrivé avec la police de Corfu ce matin. Elle me regarde un peu incrédule, mais prend le téléphone et fait un appel qui dure quelques minutes.
Une fois l’appel terminé, elle me dit qu’il y a eu erreur et qu’ils vont me recevoir, mais qu’avant je dois aller au bureau des passeports. Elle vient m’y reconduire et me dit au revoir. Au bureau des passeports un homme qui fumait tranquillement à son bureau me reçoit, il se penche, démarre son PC. C’est la première fois que je vais en voir un fonctionner dans ces fameux bureaux. Ils en ont tous mais je ne les avais pas encore vus s’en servir. Une fois une application ouverte, il m’offre de m’asseoir et me demande mon trip log et mon passeport. Là, il fait des entrées pendant quelques minutes, ferme le PC, se lève et m’invite à sortir de son bureau qu’il ferme à clé. Il m’invite à m’assoir dans la salle et part avec mes documents. Cinq minutes plus tard il revient, me donne les documents et me dit que je dois aller voir la police maintenant.
Me voilà en route pour la police du port de Corfu avec une certaine appréhension, je dois admettre. Me voilà donc devant la porte 7 mais personne dans le bureau. J’attends donc à l’entrée. Finalement, une jeune femme police arrive avec un café, je lui dis bonjour et le pourquoi de ma présence. Elle me demande mes papiers, passeport, liste des membres d’équipage, le trip log, mes enregistrements du bateau, et pourquoi il n’y a pas d’étampe. Ici, je ne sais pas, et là pourquoi il n’y a rien d’écrit, je ne sais pas, elle devra les appeler car je n’ai aucune idée de ce que je fais ici. On m’a déjà dit de ne pas revenir à ce bureau et les douanes me disent que je dois, je fais ce que je peux c’est tout; et là elle me dit de me calmer, qu’elle me pose ces questions car elle doit les poser, c’est tout. Et là elle devient toute gentille et écrit dans le trip log pour prochain arrêt « mer ionienne ». Elle me dit que de cette façon pas besoin d’arrêter et de le faire signer par toutes les polices de port. Ding dong, mais ça devrait être généralisé cette pratique, c’est quoi leur problème? Fini!
Maintenant il faut trouver l’autobus pour retourner à Gouvia, tester ma clé 3G pour m’assurer qu’elle fonctionne et demain je reprends la mer pour l’Île de Paxos.
Je suis maintenant à l’ancre à côté de Gaios sur l’île de Paxos. Je me suis baigné en arrivant, l’eau est à 30,4 et il y a une petite brise qui ne devrait pas nuire pour dormir ce soir.
Chronique 2012-27 du Capitaine: Sarandë (Albanie)
Nous sommes lundi 9 juillet, je suis en route pour… ok pour le moment c’est Ormos Ammou sur l’île grecque d’Orthoni, mais lorsque je suis parti ce matin, ma destination était Ciro soit un peu moins de 20 milles au Nord de Crotone. J’ai ensuite penché pour aller directement à Santa Maria di Leuca, et puis je me suis dit pourquoi pas, je m’en vais en Grèce! Ça me travaillait depuis quelque temps, mais je n’étais pas encore décidé, je n’ai pas à bord de guide nautique de la Grèce, mais Mado m’en a envoyé des photocopies d’endroits qui me permettraient d’aller rejoindre le voilier Madyca. Oui, j’ai parlé sur Skype avec Vanessa, la conjointe de Jean-Louis qui navigue dans ce coin-là présentement. Pour ceux qui ne savent pas, ma première rencontre avec Madyca c’était à Saida au Maroc à l’hiver 2009.
L’endroit (i.e. Grèce) semble idéal pour la voile et la baignade et en plus je pourrais probablement y laisser Nomade pour l’hiver. Il y a un aéroport pas loin et c’est quand même un bon endroit pour repartir le printemps prochain et remonter l’Adriatique. Seule anicroche : mise à part le guide, je dois avoir une attestation d’assurance en anglais et j’en ai deux : une en français et une en Italien. J’ai fait la demande en fin de semaine dernière et j’espère bien la recevoir en arrivant.
Ah oui, je disais pour le moment c’est Ormos Ammou, mais il y a aussi l’Albanie qui me chicotte, et une fois à Ormos Ammou il n’y aurait plus que 30 milles qui me séparerait de Sarandë en Albanie et depuis que je veux aller y jeter un coup d’œil, je vais probablement y faire un saut avant de passer aux douanes grecques à Corfu. De cette façon, en plus je mettrais mon compteur à zéro pour ce qui est des pays du Schengen car je ne peux pas demeurer plus de 18 mois dans l’espace européen sans devoir payer des taxes d’importation du bateau. De cette façon, je me laisse plus de jeu.
Autre petit problème : je vais devoir m’acheter une nouvelle clé 3G pour Internet à moins que le Wifi soit miraculeux, ce que je doute, et un cellulaire grec. Là, je commence à avoir une belle collection
La nuit a plus tôt bien été, mise à part l’humidité. La dernière fois que j’ai vu autant d’humidité c’était sur les bancs de Terre-Neuve en 2008. Cette nuit, l’eau dégoûtait sur moi du dodger et du bimini, mais j’ai quand même réussi à bien dormir par coup de 15 minutes cette fois ci. Donc une bonne nuit de sommeil et l’arrivée à l’île d’Orthoni à 8h00 du matin. Cet endroit est reconnu comme une place pour les voiliers pour s’arrêter et donner une chance à l’équipage de se reposer avant de continuer pour Corfu où les papiers d’entrée sont normalement faits. Mais, je ne suis pas fatigué, qu’est-ce que je fais? Après avoir fait le tour de la baie, je me dis que je n’ai rien à faire ici, je m’en vais à Sarandë en Albanie et lorsque je partirai de Sarandë ce sera pour Corfu. Me voilà à environ 2 heures 30 minutes de Sarandë, mer calme et la chaleur est revenue.
Il ni a pas de Marina ici, mais je m’en y attendais. La réception fut très cordiale et vu qu’ici à Sarandë on doit passer par un agent pour faire les douanes et autres papiers, j’ai eu la chance de faire affaire avec celui que l’on m’avait recommandé, Agim Zholi, que j’avais essayé de contacter 2 heures avant mon arrivée, mais il semble que je ne puisse faire d’appel interurbain de mon téléphone maintenant que j’ai quitté la Sicile. Un autre téléphone? On verra si ce n’est pas cette année ce sera l’an prochain j’imagine.
Cinquante euros pour l’agent, pas mal cher mais j’avais lu 60. Soyons positif! Dix euros sauvés incluant le port pour ce soir. Ensuite, ce sera 10 euros par jour, l’eau et l’électricité incluses, par contre j’ai dû me faire une connexion car leur boîte électrique est différente de ce que J’ai rencontré à date, mais pas de douche et autre plaisantes petites choses. Quand même pas pire pour un pays que la plupart des gens semblent fuir comme la peste. J’ai déjà fait des arrangements pour une visite de Butrint en auto demain, J’aurais aussi pu le faire en autobus, mais je voulais l’opportunité de pouvoir jaser avec le chauffeur et apprendre à connaître un peu l’Albanie. Quelques restaurants m’ont été recommandés. J’oubliais, il y a le Wifi gratuit et ça fonctionne du bateau, mais ça c’est par l’agent. J’ai bien hâte d’aller visiter, je pense demeurer ici quelques jours avant de repartir pour la Grèce.
Première impression de Sarandë : port commercial mais propre et pour les traversiers, non pour les navires de marchandise, À l’exception de deux bars sur les plages en arrivant qui ont du disco à tue-tête mais qu’une fois dans le port on n’entend plus, c’est assez calme.
Une ville de béton avec plein de blocs appartements de 5-15 étages, mais aussi beaucoup de constructions commencées et arrêtées. La crise les a frappés ici aussi. Les gens ne sont pas riches, ça se voit, mais semblent très gentils. Je me suis fait recommander un restaurant « typiquement albanais », je vous en redonne des nouvelles. Ici ce n’est pas l’euro mais la Leke, pas certain pour le taux de change mais on verra bien. Nous sommes 4 voiliers dans le port, 3 Italiens et moi.
J’arrive de souper, excellent et pas cher, vraiment pas cher. Je le recommanderais n’importe quand. Le Wifi est trop faible à l’intérieur du bateau, je vais devoir sortir pour me connecter mais il y a des MARINGOUINS dehors. Je vais m’arroser d’anti-moustiques, on verra bien.
Demain, 8 heures visite en auto de Butrint (ancienne ville et théâtre du IV et III siècle avant Jésus-Christ). J’ai un chauffeur qui me coûte 30 euros pour la visite.
Visite de Catania et gratte-dos en prime
Nous avons été visiter la ville aujourd’hui. Les ¾ de la ville est construite en pierre de lave noire, ce qui lui confère un air austère un peu comme dans les films qui relatent l’Espagne des années 1700.
Nous embarquons dans un bus jaune pour un tour de ville. Le bus fait un stop au port et un camion-remorque arrive pour lui bloquer le chemin. Nous poirotons 15 minutes sous un soleil de plomb. Plus tard, le chauffeur déploiera un toit amovible alors que nous sommes rendus à mi-chemin du parcours. Il aurait pu y penser avant!
Outre la Piazza Duomo, la ville a peu d’attraits touristiques comparativement à d’autres villes que j’ai vues, et elle est plutôt sale. Par contre, l’architecture, bien que lourde, est fabuleuse et vaut le coup d’œil. Nous arrêtons à la Casa Bellini où il y a de somptueux jardins et nous y mangeons des paninis aux épinards et aubergines. Pas mauvais! Nous sommes dimanche et presque tout est fermé. Pas grave, nous retournons au bateau nous mettre en maillots et nous arroser, histoire d’enlever une couche de chaleur sur nos corps.
La marina où nous nous trouvons nous charge 31 euros par jour, ce qui est deux fois moins cher qu’à Porto Dell’Etna qui nous demandait 62 euros par jour. Par contre, la douche est très sale et je m’y lave en un temps record, sans toucher à rien. Nous sommes situés au fond de la marina, là où toutes les eaux du port refluent, donc l’eau est sale et je n’aimerais pas y tomber. Cela nous confère, par contre, une jolie brise appréciable. Comme nous y resterons deux semaines, il est possible qu’on nous change de place. Nous verrons alors si ça vaut le coup.
Il y a beaucoup de moustiques le soir et on a droit au festival du grattage. En ville, Serge s’est fait un cadeau : un gratte-dos à l’effigie de la Sicile, de quoi garder un beau souvenir
Arrivée à Catania
Nous voilà arrivés à Catania après 3h30 de navigation sur une mer houleuse. Dernier arrêt pour moi. Nous y demeurerons les 2 dernières semaines de mes vacances et visiterons les environs. J’espère qu’on pourra monter sur l’Etna. Il y a 4 marinas ici, c’est gros mais moins luxueux qu’à Porto Dell’Etna. Les camions passent près de nous mais je m’en fous, on est arrivés et il y a une belle brise. Je suis en maillot et je relaxe.
Le gars du port est très sympatique. Il s’appelle Massimo et dès qu’il sait qu’on est Canadiens, il commence la conversation en nous disant que son meilleur ami demeure à Montréal et sa femme s’appelle Maude (comme ma fille!). D’autres nouvelles plus tard 😀
Riposto
Hier soir, quand nous sommes arrivés à la marina Porto Dell’Etna, à Riposto, nous avons entendu 2 explosions sur l’Etna. Serge était tout excité et espérait voir des coulées de lave. J’ai regardé autour de moi et tout le monde continuait à faire ce qu’il faisait. Personne n’a bronché et levé la tête en direction du volcan. Serge m’a rassurée : c’est fréquent puisqu’il est dormant mais actif. On dirait des explosions de dynamite. L’Etna mesure 3340 mètres d’altitude, 45 km de diamètre et 1570 km de superficie pour 500,000 ans d’âge. C’est le plus grand et le plus haut volcan actif d’Europe. « On se croirait sur la lune ou au cœur de l’enfer » dit le guide.
Nous sommes allés souper au resto-bar de la marina, quelque chose de chic. Le service est pompeux, 3 personnes s’agitent autour de notre table, la pizza est gigantesque et le vin capiteux. L’homme du couple à la table à côté a passé la moitié du souper à parler au téléphone. Madame, de dos, paraît en avoir 35 avec sa peau magnifiquement bronzée et uniforme, mais de face elle doit en avoir plus de 50. Elle est griffée de Gucci de la tête aux pieds, presque, et mange seule en silence. Moi, j’ai mes shorts et ma blouse Tilley, un foulard sur la tête et mes vieilles lunettes soleil qui sont sur le bord de me lâcher, Serge : pas peigné, pas rasé, mal fagoté, mais on rigole plus qu’eux!
Coucher tôt et sommeil profond. Lever tôt ce matin, douches et petit déjeuner relax puis on s’attaque au lavage à la main dans 2 chaudières, comme les anciennes lavandières. La marina n’a pas de laveuse mais offre un service de lavage de linge. Pas pour nous. Serge a été voir pour les excursions sur l’Etna mais la marina ne nous offre que 2 options : louer une voiture (on va laisser faire : on s’est fait bosser la précédente à Naples mais l’agence ne nous a rien réclamé) ou un taxi à 180 euros. Nous attendrons d’être à Catana. Il y a 2 agences qui organisent des tours pour 55 euros par personne. J’ai écrit à mon agente de voyage pour qu’elle me trouve un billet d’avion qui partira de Catana pour m’emmener jusqu’à Rome prendre mon avion pour Montréal. Ce sera moins cher que prendre le ferryboat puis le train pour l’aéroport de Rome. Attends de ses nouvelles.
Il fait une chaleur suffocante sur le bateau et je n’ose imaginer ce que c’est en ville car d’habitude c’est toujours plus frais dans les marinas. A l’intérieur du bateau, nous avons un petit ventilateur à qui nous allons rendre visite de temps en temps. Impossible de le mettre dehors, il pousse l’air chaud. Il n’y a que lorsque le soleil est couché que c’est un peu plus frais. Tout le monde dort l’après-midi et c’est compréhensible. Le gardien de la marina passe comme un fou avec son Zodiac dans les allées de bateaux et les fait gîter à chaque fois. C’est son pain quotidien. Il est présentement 15h00. Je viens de m’extirper d’un sommeil léger, le chéri dort encore.
En fin d’après-midi, nous sommes allés nous promener à Riposto. Serge était dû pour une coupe de cheveux. En se promenant au hasard dans les petites rues, nous avons trouvé un coiffeur et sommes entrés. Le Silicien ne parlait pas anglais et c’est avec des gestes que Serge a expliqué la coupe de cheveux qu’il voulait. Durant ce temps, je me suis assise sur le divan de cuir bleu et j’ai commencé à feuilleter un journal italien en tentant de déchiffrer les grands titres. Quelques minutes plus tard, 2 hommes sont entrés et m’ont regardé de travers. Je me suis rendu compte que j’étais probablement dans l’antre de mâles où jamais ou rarement une femme entrait. Cependant, je suis restée tranquillement assise pendant que les hommes devaient s’enquérir de ma présence. Le coiffeur a dù leur expliquer que nous étions des touristes. Ils ont continué à parler en Italien et je n’ai aucune idée de ce qu’ils disaient tellement ils parlaient vite. Va savoir ce qu’ils disaient! Après l’achat de quelques victuailles dans un marché et dans des petites bicoques sur le bord des rues, nous sommes retournés au bateau pour nous faire cuire un succulent poisson pêché par un pêcheur du coin. Plutôt typique comme coin de pays.
Chronique 2012-15 du Capitaine: Arrivée à Palerme
Debout à 6 heures, revérification de la météo, bon vent d’ouest-nord-ouest jusqu’à 26 nœuds sur l’heure du midi mais toujours dans la bonne direction, it’s a go!
Déjeuner, départ moteur, contact avec le port pour les avertir que nous quittons le port et marche arrière. Aussitôt hors de la protection des brise-lames, la vague se fait sentir mais rien de terrible. En moins de 30 minutes, nous aurons contourné la pointe nord-ouest de la Sicile, direction est maintenant. Le vent et les vagues nous montrent le chemin, ces vagues qui atteindront plus de 2 mètres par moment et des vents déclenchant mon alarme une seule fois quand même, alarme à 35 nœuds. Nous faisons bonne route et malgré un ciel couvert, la côte est d’une telle beauté!
Palerme en vue. L‘entrée du port que nous devons prendre est repérée, moteur, voiles descendues et enroulées, défenses et amarres à poste. L’idée est de faire le plein de diesel en arrivant car nous naviguons sur un fond de réservoir. Premier arrêt : pas de diesel, seulement de l’essence. C’est la première fois que cette situation se présente. On nous offre une place à quai pas trop loin pour 40 euros par jour, mais la protection des vents n’est pas ce qu’il y a de meilleure. Nous déclinons, trouvons un autre endroit avec cette fois du diesel mais ils attendent un traversier et nous disent de repasser le matin. Ils ouvrent à 8 heures. Vu que notre prochaine destination sera à moins de 20 milles d’ici et que nous n’aurons pas à partir tôt, ça me va.
Donc nous partons à la recherche d’un ponton un peu mieux protégé. Ici, tout semble familial. Les gens te font signe d’un ponton ou du quai pour t’offrir une place, mais nous voulons nous rendre au bout du port pour commencer, question de voir ce qui s’y trouve et peut-être une meilleure protection des vents, car ils annoncent des vents encore plus forts pour mardi. Rien d’intéressant, la marina ne nous répond pas, on rebrousse chemin et nous acceptons une place à quai avec la famille Grilizzi, qui nous avait été recommandée par Andreas, un Norvégien que nous avions rencontré à Sciacca sur son magnifique bateau de bois.
Ce soir, nous ferons une petite marche en ville et retour au bateau. Nous devrions commencer l’installation de mon guideau que j’ai acheté à Malte. En espérant avoir complété pour les îles éoliennes, mais on verra bien en temps et lieu.