Femme de marin 2012-6: Lettre d’une femme à son marin

La monotonie de l’absence est peut-être plus difficile que la monotonie de l’habitude d’une présence. Je ne sais pas, je ne me suis jamais lassée de ta présence. Ni de t’attendre d’ailleurs, sinon je ne serais plus là. (Jolane, 3 juillet 2009)

Les femmes de marins sont avant tout des femmes de l’attente. Et quand tu ne seras plus là, j’attendrai de te rejoindre.

Je peux me définir de mille façons. J’ai une vie bien à moi qui fait que j’ai différents rôles. Mais j’aime parler de celui de la femme de marin, cette vie si différente des autres qui me singularise. Les femmes de marins ont-elles une vraie vie? Elles ont une vie différente, voilà.

Tu marches sur la mer et tu déposes tes pénates à bien des endroits mais tu es ancré en permanence quelque part : dans mon cœur. Et ça, tu le sais. J’aime à penser que cela te conforte quand tu es loin. Les départs et les arrivées n’ont jamais rien de monotone, pas plus que la vie à deux parce qu’à chaque fois, il faut la réinventer, l’apprivoiser. La vie de couple pour moi n’a rien de la routine. Et quand tu seras vieux et fatigué, que tes bras ne pourront plus lâcher les amarres, tu pourras toujours retenir les miennes, et il restera tous ces beaux albums que nous avons fabriqués ensemble et qui entretiendront notre mémoire.

Cette grande Bleue, je ne la vois plus comme une rivale parce que je sais qu’elle t’aide à garder les pieds bien sur terre et que tu connais ta chance. C’est vrai que je ne suis pas une bonne moussaillonne, mais je suis une bonne femme de marin : patiente et compréhensive, sage et ordonnée. Non, c’est faux, je ne suis ni sage ni ordonnée, mais je m’efforce de le devenir, parce que le meilleur moyen de te garder est de te laisser aller. Le marin, ce n’est pas moi, c’est toi. Il faut savoir où est sa place dans la vie et l’assumer. C’est fait!

J’ai appris le sens de l’amour en me tenant debout sur un quai, silencieuse et forte comme le sont les chênes devant la tempête. Qu’est-ce qui pourrait bien m’ébranler maintenant, sinon ton absence définitive…

Un coming out, ça vous dit?

Un souvenir: nous sommes en réunion et je suis assise face à ma collègue qui explique quelque chose que je ne saisis pas parce que je suis hypnotisée par sa tête dégarnie. En fait, je ne fixe que ça. Je suis mal, gênée pour elle et je me fais la réflexion que ce serait pire pour moi de perdre mes cheveux que de perdre un sein.

Un autre souvenir : je suis adolescente. Je marche avec ma mère et nous croisons une vieille dame qui porte un turban noué sur le devant de la tête. Je me penche vers ma mère et lui murmure : « Si un jour, tu portes ça sur la tête, je te renie comme mère! ». Cet automne, elle aura 82 ans et je vous jure qu’elle n’en a jamais porté. Qui plus est, lorsqu’elle s’achète une nouvelle coiffe, elle me demande toujours mon impression. On en rigole à chaque fois mais j’ai dû la traumatiser!

Quarante ans plus tard, je cours les boutiques spécialisées et les centres capillaires pour trouver la fameuse coiffe et je sens le poids des années peser sur mes épaules à mesure que ma tête se dégarnit. Eh oui, la vérité c’est que je souffre d’alopécie androgénétique (en mots simples : héréditaire) et pour vous dire franchement, c’est dur sur le système!

Après avoir porté un volumateur (plus communément appelé « moumoute ») pendant quelques temps, je m’étais enfin décidé en septembre dernier à faire le grand saut et à investir dans une transplantation de cheveux, ce qui avait bien marché. Mes cheveux repoussaient et je ressentais la joie indicible de ne plus me taper régulièrement l’entretien harassant d’une prothèse de cheveux humains (brushing et toute la patente). Donc, au début de la nouvelle année, je voyais une amélioration qui était encourageante et qui me satisfaisait même si je ne retrouvais pas l’épaisseur d’avant. Du moment que la repousse cachait le crâne.

Puis, est arrivée l’opération à l’estomac que j’attendais depuis tellement de temps! Je savais que l’anesthésie générale a comme conséquence, 2-3 mois plus tard, de faire perdre des cheveux mais comme j’avais déjà été opérée à quelques reprises dans ma vie, je n’avais pas vu de changement significatif. A l’époque, je ne souffrais pas d’alopécie.  Autre temps, autres mœurs, dit-on….

Parce qu’il faut le dire, c’est dur sur l’image corporelle et sur la féminité. Quand un homme perd ses cheveux, même s’il trouve ça difficile, on a tendance à voir ça sous l’angle de la maturité qui s’acquiert. Je connais beaucoup de femmes qui me disent qu’un homme chauve c’est très sexy. Quand une femme perd ses cheveux, on relie ça forcément à la maladie. Je ne connais pas grand femme qui se rase la tête pour une question d’esthétique… à moins d’être la mannequin Eve Salvail. Les femmes ont une représentation plus holistique de leur corps que les hommes. Elles voient leur corps comme un tout : si une partie est affectée, tout le corps l’est. Bien sûr, la féminité ne se situe pas que dans les seins ou les cheveux. Comme le dit Dahlem Marjorie (Cancer du sein et féminité en soins palliatifs) : « La féminité est un état d’esprit. Chaque femme se réinvente sa propre féminité après chacune des étapes de sa vie ».

Mais comment réinventer une féminité qui est déjà ébranlée à une étape de vie où le corps subit des effritements continus? J’en sais rien présentement. Bien que le cancer soit une maladie terrible, la perte de cheveux liée aux traitements médicaux est, la majorité du temps, temporaire. Dans le cas de l’alopécie, elle est permanente et s’étale sur une longue période. C’est comme un deuil qui ne se résorbe jamais, un constant rappel d’une lutte interminable qui se joue, une peine immense qui vous rebondit en pleine face à tous les matins. La perte de quelque chose d’important pour soi est un déclencheur de chagrin. La perte de cheveux est une remise en question de la femme par rapport à sa féminité car c’est son symbole qui en est atteint. Pour beaucoup d’entre elles (dont je fais partie), l’alopécie est jugée pire que la perte d’un sein.

Donc, depuis un mois c’est l’hécatombe. J’ai tellement perdu de cheveux qu’ils ne sont plus dignes d’une mise en plis. Ma principale activité en dehors du travail est d’aller à la chasse des boutiques spécialisées pour trouver foulards, turbans, chapeaux. Cette semaine, j’ai passé à une étape importante : j’ai fait l’acquisition d’une perruque qui, j’en ai bien peur, ne sera pas un palliatif temporaire mais permanent. Parce que dans mon cas particulier (i.e. alopécie), personne ne peut me garantir que, passés les effets de l’anesthésie (qui peuvent s’étirer jusqu’à un an), mes cheveux repousseront suffisamment pour être présentables. C’est comme si l’anesthésie avait réveillé la calvitie et qu’elle reprenait le temps perdu. Il y aura bien repousse de quelques petits cheveux folâtres mais entre vous et moi, ressentez-vous ce grand frisson de bonheur devant l’image invoquée??? Ne me demandez pas mon avis…

Vous vous demandez sans doute pourquoi je vous conte tout ça? Ce n’est pas pour attirer la pitié, Dieu m’en garde!! C’est que bientôt j’apparaîtrai sur des photos de voyage. Les photos c’est comme un miroir… La majorité de ceux et celles qui me connaissent savent que j’ai toujours détesté avoir quelque chose sur la tête. J’ai jamais eu une tête à chapeau, comme on dit et soudain, on me verra sûrement avec ma perruque,  un turban, un foulard, qui sait…  C’est pas toujours des plus chics…  Une amie m’a déjà dit lors d’un passage à vide : « Tête haute, ma belle ». Alors, c’est ma façon d’affronter ma destinée.

Je pensais être en rémission mais c’était juste une accalmie. Je vis une rechute (le mot est juste!) mais je veux pas passer mon temps à pleurer sur mon sort. J’en suis pas encore là mais c’est mon souhait le plus cher. Le Capitaine me dit qu’il m’aime et j’espère que je serai encore attrayante à ses yeux. L’amour prend un autre visage…

Laisse-moi respirer longtemps, longtemps, l’odeur de tes cheveux, y plonger tout mon visage, comme un homme altéré dans l’eau d’une source, et les agiter avec ma main comme un mouchoir odorant, pour secouer des souvenirs dans l’air.
Si tu pouvais savoir tout ce que je vois! tout ce que je sens! tout ce que j’entends dans tes cheveux! Mon âme voyage sur le parfum comme l’âme des autres hommes sur la musique.
Tes cheveux contiennent tout un rêve, plein de voilures et de mâtures; ils contiennent de grandes mers dont les moussons me portent vers de charmants climats, où l’espace est plus bleu et plus profond, où l’atmosphère est parfumée par les feuilles et par la peau humaine.
Dans l’océan de ta chevelure, j’entrevois un port fourmillant de chants mélancoliques, d’hommes vigoureux de toutes nations et de navires de toutes formes découpant leurs architectures fines et compliquées sur un ciel immense où se prélasse l’éternelle chaleur.
Dans les caresses de ta chevelure, je retrouve les langueurs des longues heures passées sur un divan, dans la chambre d’un beau navire, bercées par le roulis imperceptible du port, entre les pots de fleurs et les gargoulettes rafraîchissantes.
(Charles Baudelaire, 1869. Le Spleen de Paris, Petits poèmes en prose).

Femme de marin 2012-5: Y A DE CES PETITS BONHEURS…

Le vrai secours consiste parfois à laisser l’autre disposer de toute sa solitude, à ne pas, précisément, lui venir en aide… (…) C’est difficile quand vous aimez quelqu’un de ne pas le faire entrer, doucement, dans vos fins. C’est très difficile d’aimer l’autre sans aussitôt le rabattre sur vous, sur vos attentes, sur vos espérances, sur vos goûts.  Mais le mieux que puissent faire ceux qu’on aime c’est de nous décevoir : d’être là où nous ne les attendions pas, de ne ressembler à rien de connu, rien d’espéré. (Christian Bobin, Merveille et obscur).

Je me suis fait discrète ces temps-ci. J’ai préféré « laisser le crachoir » à mon capitaine d’amoureux qui a fini par ouvrir des pans de son journal de bord. Mais faut dire que depuis qu’il a traversé l’Atlantique, je le tanne annuellement pour qu’il écrive plus, parce que moi, je ne peux pas inventer sur ce qu’il a vu. Tout ce que je peux faire est de télécharger sur le site les photos qu’il m’envoie et, la plupart du temps, je n’ai aucune idée de ce que sont les édifices qu’il photographie. Ça devient frustrant à la longue.

Donc, à chaque année, plus le départ approche, plus la supplique s’installe gentiment. Cette année, il a fait un effort suprême et j’ai tout autant plaisir à le lire qu’à l’entendre. Je sais combien c’est difficile pour lui car il n’a pas le verbe aussi aisé que le mien quand il s’agit de le coucher sur papier. On a beau être un pamphlétaire dans l’âme devant les causes qui se multiplient, ça ne fait pas de soi quelqu’un qui excelle dans les autres formes de communication!

Mais ce soir, je reprends le flambeau, le temps d’une chronique. Une fin de matinée dans les retrouvailles d’une chère amie que j’ai trop peu vue depuis la dernière année. Une amitié qui est née en un temps où tout se délestait. Une amitié qui est restée. C’est comme çà. Ça arrive au moment où vous vous y en attendez le moins. Vous êtes seule sur le quai et vous n’en finissez plus de vous dire qu’il faudrait bien rebrousser chemin dans vos terres, mais le temps passe et vous ne bougez pas. Quand vous vous décidez enfin à vous retourner, il y a ce petit bout de femme qui est là, sortie de nulle part. Elle vous salue de la main, se présente et vous sourit. Ce qu’elle dit vous fait rire et vous fait sentir encore vivante. C’est ça la vie : quelque chose qui vient vous extirper de vous-même au moment où vous allez vous enfoncer avec l’immense impression que vous ne pourrez pas remonter à la surface. Un ange passe… et c’est pour le mieux.

De quoi avons-nous parlé déjà? De l’amour, quoi d’autre? De l’amour qu’on omet souvent de se porter à soi-même mais toujours à ceux qu’on aime, même s’ils nous enragent ou nous désespèrent de temps en temps. Des rendez-vous qu’on se donne avec soi-même tout au long de la vie, mais auxquels on oublie parfois de se présenter, trop embourbés dans le difficile appareillage des genres. Parce qu’apprivoiser l’autre, c’est presque aussi ardu qu’être avec soi-même, mais pas autant. Parce qu’apprivoiser l’autre, même si c’est pas de la tarte, ça nous repose franchement de notre petit nombril, parfois. Avouons-le. J’en connais qui passent leur vie à se plaindre qu’ils n’ont jamais de temps pour eux, et lorsqu’ils obtiennent enfin ce qu’ils désirent depuis si longtemps, ils tournent en rond et usent le tapis. Be careful on what you wish…. Donc, on se dit que l’autre est une occupation, bien souvent. Pas tout le temps, mais souvent. C’est plate, mais c’est de même!

Et à force d’être avec quelqu’un, on finit par comprendre que c’est plus qu’une occupation. C’est probablement un beau détour pour revenir à soi, travailler sur soi. Il est là le rendez-vous…

La vie n’est pas dans tel corps, telle figure et telle chose.  Elle n’est pas ici ou là.  Elle est entre ce visage et cet autre visage, entre cette chose et cette autre chose, entre ici et là.  Entre deux, toujours (C. Bobin).

 Aujourd’hui, la vie était là, entre nous deux. Toi, toujours avec ton beau sourire, qui tend la main comme au premier jour. Chesterton disait que les anges peuvent voler parce qu’ils se prennent à la légère. Je crois bien qu’aujourd’hui nos rires nous ont élevées mutuellement… Merci, chère amie!

Le jour J pour: JE suis égoïste….

Ça y est, nous y voilà enfin ! Un parcours qui s’achève après presque 4 ans d’attentes et d’espérances souvent déçues. Lundi sera le jour J. Je me suis fait discrète ces temps-ci. Certains ont pu voir le décompte sur ma page Facebook, qu’un décompte et rien d’autre. Lundi, il y aura un événement important pour moi : la fin d’une vie, le début d’une autre, les deux, c’est selon…

Difficile de dire comment je me sens présentement. Je suis morte à tellement de choses dans cette vie-ci qu’il me semble que je ne suis plus en deuil de rien. Disons que je me sens en mutation. La chenille qui se transforme en papillon ne perd pas de temps à pleurer lorsqu’elle sort de son cocon ; elle fait ce qu’elle a à faire, point.

J’ai mené ma vie comme tout le monde : batailles, défis, accalmies… succès, échecs, accalmies… la routine, quoi ! A 50 ans, l’hérédité m’a rattrapée. La ménopause a apporté son lot de problèmes mais avec une prime : la boîte de Pandore dont je parlais dans mon article du 2 février dernier. Je vous passe sous silence toutes les actions que j’ai entreprises pour contrer les problèmes de santé qui s’accumulent, me rendant de plus en plus à risque. Le tour du jardin était fait. J’ai donc pris une décision qui m’a menée à ce que je vivrai lundi : une plicature gastrique. Pour ceux et celles qui n’ont aucune idée de ce qu’est ce type d’opération, je vous invite à regarder cette petite animation 3D : http://www.youtube.com/watch?v=sbQxotHYYAk&feature=related

Qu’on se le tienne pour dit : je n’ai jamais cherché l’approbation pour tout ce que je fais. Ce n’est pas aujourd’hui que ça va commencer. Ce n’est donc pas pour ça que j’étais discrète. Si je n’ai pas vraiment écrit mes états d’âme sur mon blogue (quoique j’aurais pu le faire pour moi-même), c’est que je ne voulais pas que le négativisme, l’ignorance ou les peurs de certaines personnes me contaminent. Au début, j’ai eu, en effet, toutes sortes de réactions. Quelqu’un m’avait dit : « J’aurais tellement peur des conséquences si on me jouait là ». J’avais répondu que j’avais plus peur de devenir aveugle et amputée comme mon père que de me faire opérer. En d’autres mots, il est vrai que l’hérédité m’a rattrapée mais l’hérédité n’est pas une fatalité. Une autre personne m’a dit : « T’as pas besoin de ça, la vie t’a faite ainsi ». Non, la vie n’aurait pas voulu que je souffre constamment et que j’aboutisse là : désespérée. La vie nous a fait d’espoir et cette solution est un espoir de plus. Alors, j’ai cessé d’en parler. J’ai gardé ça pour moi et quelques privilégiés, comme un grand secret. Une collègue qui l’a su dernièrement (parce que je vais être absente pendant un mois) m’a fait la remarque suivante : « Mon Dieu, j’aurais jamais soupçonné tous tes problèmes de santé. Tu es toujours souriante, positive ! ». Pouvais-je faire autrement ? Me plaindre constamment ? La vie continue… pour tout le monde. Il faut la gagner et non la perdre, dit-on.

A l’abri des regards indiscrets, j’ai beaucoup pleuré dans ma vie mais rarement demandé quelque chose « à l’univers » (pour utiliser l’expression populaire). Et là, je l’ai eue. Parce qu’en arriver là passe en premier par un constat d’échec. Les gens qui subissent ce genre d’opération (la mienne étant la plus « légère »), ne sont ni inconséquents, ni paresseux, ni stupides, ni fixés sur l’image d’un corps idéal. Quoi qu’on en pense, ils se soucient de leur santé, ont mené de dures batailles, ont eu peu ou pas de répit. Ils voient leur santé se dégrader lentement comme un cancer, comme une longue marche vers la mort. Ces gens souffrent et les nombreux échecs accumulés ne font que les vider de leur essence. Personne n’a dit que la vie était une longue partie de plaisirs mais elle ne peut pas être que souffrances continuelles ! Peut-être que je n’aurai jamais cette sérénité « à la Mère Térésa » pour transcender ces épreuves et y trouver de la joie. Dans cette vie-ci, je suis incarnée et tous les instants me le rappellent.

Doutez de vos préjugés, questionnez-les régulièrement. Pour avoir entendu des dizaines de commentaires de mes voisines de salles d’essayage chez Penningtons ou Addition Elle, je peux vous dire que pas une femme n’est heureuse d’être là à ce moment-là. Imaginez une vie ! Et pour beaucoup d’hommes, ce n’est guère mieux, même s’ils en parlent moins.  Doutez de vos préjugés, questionnez-les régulièrement.

Perdre du poids ne se résume pas à une simple question de volonté, ni de rigueur. Pour avoir essayé tant de régimes, de programmes d’exercices et de façons de voir la vie, pour avoir essayé tant de fois, « cent fois sur le métier remettre son ouvrage », je pense que ces gens vous battent en volonté et en rigueur. Il ne s’agit pas non plus d’une lubie à se soumettre aux injonctions esthétiques de notre société. Pour beaucoup, il y a longtemps que ces gens ont fait le deuil de cette fameuse image irréaliste. La réalité, ils l’ont à tous les jours dans leur miroir. Réalité si hurlante au point qu’il est impensable que vous ne l’entendiez pas. Toutes les pentures de leur corps crient. Ils sont enfermés dans un corps qui est devenu un tombeau. Ne pensez-vous pas qu’ils le savent déjà ?

J’aurai 56 ans dans 2 semaines. Je m’offre un cadeau pour la vie. C’est mon choix, pleinement assumé. Parce que justement, je veux voir grandir mes petits-enfants, je veux voir vieillir ma fille en beauté et en sagesse. Je veux encore me mirer longtemps dans les yeux de mon amoureux qui me disent que pour lui, je serai toujours belle. Je vous livre un grand secret : je suis égoïste, je fais tout ça pour moi-même !

Tel le papillon que j’ai de tatoué dans mon dos, je suis en transformation, en mutation. Ce qu’il en résultera, je n’en sais rien. Pour preuve, je ne me suis pas fixé de nombre de kilos à perdre. Juste un IMC raisonnable, un IMC qui pourra freiner la progression de certains problèmes de santé dont j’ai hérité. Car je suis réaliste : cette opération n’est pas un miracle, elle n’éliminera probablement aucune des maladies. Je souffrirai encore, j’aurai des restrictions alimentaires, je devrai faire preuve de rigueur et de volonté (mais ça, c’est la routine, bon). Mais il y aura des bénéfices et des moments d’accalmie plus longs. Ce sera ça de gagné.

Mais tout comme Ginette Reno le disait dernièrement, je déteste ces mots : perdre et gagner. Pour elle, ces 2 mots, c’est la même chose. Parce que lorsqu’on gagne et lorsqu’on perd quelque chose, il y a toujours un deuil à faire d’un autre quelque chose qui vient avec ça.

Dans ce long processus, il y a deux personnes en particulier que j’aimerais remercier. La première est une rencontre qui a été déterminante pour moi, Audrey, tu es une de ces rares personnes dont le passage laisse des marques et le déclic de ma démarche, je te le dois. Grand merci pour tes encouragements, ton positivisme et pour avoir alimenté le feu de mes espoirs. Je suis fière d’être membre du club !

Et il y a le chéri, le Capitaine par qui j’ai appris à ajuster mes voiles au fil du temps. Nous avons passé tant de tempêtes ensemble… Une phrase simple : Je t’aime.

 

Et il marche toujours….

Le Capitaine continue de marcher pour sillonner la ville et voir quelles seront les attractions les plus intéressantes à faire. Mais il veut garder un peu de suspense en attendant que j’arrive, donc des photos au compte-gouttes….

Pendant ce temps, je magasine chez Lili-les-Bains et j’ai bien hâte d’étrenner mes nouvelles acquisitions en voyage. Merci, Lili!!!

L’an prochain, quand j’aurai ma nouvelle taille, je ferai le saut pour un maillot griffé de son cru. La couleur? Aucune idée puisque j’ai une confiance aveugle dans son génie pour cerner les couleurs qui iront avec ma carnation de peau. Si son talent vous intrigue, vous la retrouverez sur Facebook en tapant: lili-les-bains. Tout y est et même des vraies Lilis!!

Ce diaporama nécessite JavaScript.