Enfin, j’ai pu faire mon excursion sur l’Etna. Nous avons choisi de faire celle de fin d’après-midi car la lumière est fabuleuse pour prendre des photos. Notre guide Marco arrive en jeep avec un autre couple d’Italiens vers 16h30. Puis, nous partons chercher 4 autres Italiens à leur hôtel. L’excursion se fera en italien et en anglais, langue que maîtrise très bien notre guide. J’ai appris par la suite que celui-ci avait fait des études de géologie et son doctorat à Londres. Nous avons été choyés côté informations. Marco était bien renseigné, connaissait son sujet et on voyait toute la passion qui l’animait lorsqu’il répondait aux questions.
L’Etna se situe sur une zone de contact entre la plaque africaine et celle européenne, là où l’écorce terrestre est structurellement plus mince et faible parce que fracturée et abaissée par un important système de failles de distension qui, avec une direction parallèle à l’actuelle ligne côtière de la Sicile orientale, a généré un grand escarpement en gradins qui se poursuit dans les profondeurs de la mer ionienne. Il y a 200,000 ans, ont émergé les premiers volcans dont le Calanna, volcan désormais éteint. Lorsque l’activité du Calanna cessa, l’érosion de ses flancs et de ses cônes volcaniques commença, il y a environ 80,000 ans, puis commencèrent l’activité des volcans Trifoglietto I et II. Ceux-ci étendirent leurs flancs dans le golfe. Il y a environ 64,000 ans, de terribles explosions vidèrent la chambre magmatique qui alimentait ces 2 derniers volcans. Ceci entraîna l’éboulement de leur cratère respectif créant ainsi la Valle del Bove, une énorme et désolée caldera volcanique, large de plus de 5 km. Par la suite, tout cessa pendant 30,000 ans. L’activité volcanique a repris il y a 34,000 ans avec l’ouverture d’un cône éruptif placé sur la zone occidentale par rapport aux volcans qui le précédèrent. Ceci donna naissance au volcan Mongibello (le dernier encore actif dans cette zone) qui, avec l’énorme quantité de lave éruptée, a soudé définitivement le massif volcanique de l’Etna et la côte orientale de la Sicile. Du point de vue strictement géologique, l’Etna est le résultat de la superposition d’au moins 4 différents édifices volcaniques, dont seul le dernier est actuellement actif (le Mongibello).
Le guide nous a expliqué que comme le volcan dégage toujours de la pression (la fumée qu’on voit au sommet en est la preuve), celui-ci est moins dangereux que le Vésuve qui lui ne dégage rien, gardant ainsi toute sa pression à l’intérieur, ce qui rend les explosions encore plus dévastatrices. La lave qui s’écoule de l’Etna avance à environ 5-6 mètres à la minute, ce qui laisse le temps aux habitants d’évacuer le territoire. On ne peut arrêter la lave mais simplement la détourner parfois. Les maisons sont détruites mais les habitants ont le temps de fuir. Il est quand même impressionnant de voir que tant de gens habitent si près du volcan, même si cela comporte un danger et que les maisons ne sont pas assurables.
Le guide nous informe qu’aux 10 ans à peu près il y a une grande explosion. La dernière ayant eu lieu en 2002, il était « réconfortant » de savoir qu’ils étaient dus pour une autre prochainement!!
De puissantes explosions sont générées par les cratères sommitaux ou par les cratères qui s’ouvrent le long des flancs du volcan. Ces explosions peuvent atteindre une hauteur de diverses centaines de mètres et projettent dans l’atmosphère une grande quantité de matériels rocheux, soit en fusion soit solide, créant de spectaculaires chorégraphies pyrotechniques visibles à plusieurs kilomètres de distance. Pour notre part, nous n’en avons vues aucune lors de notre visite. Mais à la lumière du jour, que voit-on sur les flancs de la montagne après une nuit de terribles explosions? Rien d’autre que des fragments rocheux, plus ou moins grands, distribués sur les flancs du volcan en fonction de leur dimension. Les plus grands fragments ont un diamètre entre 10 et 50 cm et on les appelle des bombes volcaniques. Les Lipilli, fragments plus petits de l’ordre de quelques centimètres peuvent être lancés plus loin, tandis que les cendres volcaniques sont transportées par le vent et rejoignent souvent les centres habités le long des pentes du volcan, la ville de Catane et parfois sont même disséminées dans la Méditerranée. Aucun risque de pluie incandescente ne menace les villes parce que la distance parcourue est telle que les cendres ont le temps de refroidir en vol et retombent au sol complètement inertes.
Le guide nous a montré en premier le résultat de la coulée de lave de 1992, un amoncellement de lave transformée en roches sur lesquelles nous avons marché. Il nous expliquait que la lave est si forte et chaude que lorsqu’elle effleure à peine une maison, celle-ci s’écroule en en temps record. Le refroidissement commence déjà dans les premières phases d’écoulement et intéresse les portions les plus externes, celles qui sont en contact direct avec l’air froid. Rapidement, une épaisse croûte, qui se solidifie en blocs dentelés et en plaques anguleuses, recouvre les zones les plus intenses et chaudes de la coulée de lave, ralentissant ainsi la dispersion de chaleur, la maintenant fluide et en mesure d’avancer. Les blocs et les plaques de la partie supérieure de la coulée flottent amassés de manière désordonnée sur la lave fluide et forment parfois des tunnels dans lesquels la lave continue d’avancer. J’ai pris une photo d’un de ces tunnels. Rien ne peut arrêter la lave qui, lorsqu’elle rencontre un obstacle sur son parcours, l’entoure, la surmonte et l’englobe. L’énorme masse de lave chaude avance. A peine si parfois on peut tenter de contourner la lave, mais jamais on ne peut l’arrêter. Nous voyons sur une photo une maison presque engloutie par la lave. Par la suite, nous avons été voir les résultats de l’explosion de 1792, drôlement plus étendue et impressionnante. Après 200 ans, la végétation commence à peine à repousser.
Nous avons été visiter un cratère et le spectacle était hallucinant. On se serait cru sur la lune. Les photos en font foi. Le paysage est féérique! Quand on se situe dans la ville de Catane et qu’on regarde le volcan au loin, on ne voit qu’une masse foncée et on a l’impression qu’aucune végétation y vit. Cependant, en explorant le volcan, on constate une immense végétation qui fleurie et qui donne l’impression qu’aucun danger n’y règne. Le Lentisque, l’Olivier sauvage, le Térébinthe, le Carroubier, l’Euphorbe arborescent et le Genêt commun côtoient les cultures d’oliviers et d’agrumes. Les anciennes étendues de chênes toujours verts ont été remplacés par les vignobles, les châtaigniers, les pistachiers et les pommiers. Au-delà de 1,500 mètres d’altitude, on retrouve le Pin Lariccio, le conifère le plus représentatif de l’Etna. Entre 1,600 et 2,250 mètres, on y voit du hêtre. Des plantes comme la Saponaire et la camomille poussent parmi les pierres volcaniques.
Les Siciliens sont très créatifs. Avec la lave, ils ont fait des carrières de pierre qui servent à la construction d’édifices (j’ai mis une photo), de maisons, de murs et de rues. Ils sont devenus des tailleurs de basalte pour former les décorations sur les façades des villas et des palais. Ils en font des objets vendus aux touristes. Les produits agricoles foisonnent : pistaches, noisettes et amandes, miel, champignons et vins.
Serge a déjà visité 2 autres volcans (Volcano et le Stromboli) et il avait vu des explosions spectaculaires. Il était donc un peu déçu de ne rien voir de tel sur l’Etna même s’il a apprécié sa visite. Par contre, lors de notre visite à Pompéi et à Naples, nous avons pu très bien voir le Vésuve de loin. Pour ma part, j’ai adoré cette première expérience même si je n’ai pas vu d’explosions. Le guide que nous avons eu était très professionnel et intéressant. Nous avons fait l’excursion avec Geo Explorer (www.geoetnaexplorer.it). J’ai vu de belles choses en Italie et en Sicile, entre autres, Rome, la côte amalfitaine, Riposto, Siracuse, mais l’Etna demeure un moment fort pour moi. Je peux maintenant apprécier tous les efforts que j’ai faits pour ma santé durant l’année qui s’est écoulée car sans cela, je ne crois pas que j’aurais pu faire ce genre d’excursion.
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Chronique 2012-2 du Capitaine: Mon excursion dans le sud tunisien
De Tozeur à El Djem
Départ pour Metlaoui où nous retrouverons le Lézard Rouge. nom donné à ce train qui servait de moyen de transport lorsque les Français contrôlaient la Tunisie. Nous arrivons donc avec 10 minutes d’avance, le temps de prendre les tickets et de se trouver une place. On voit bien que les wagons ont déjà été très luxueux : intérieur fait de bois travaillé à la main, du brass partout, mais disons qu’ils ont souffert d’un manque de maintenance chronique. Dans le wagon où j’étais assis, deux des fenêtres se sont ouvertes d’elles-mêmes et il a fallu de la patience et j’ajouterais de l’ingéniosité aux gens près de ces fenêtres pour réussir à les refermer!
Les sifflets se font entendre, la locomotive fait vrombir son moteur et nous partons. Nous sommes escortés par une jeep et un scooter de la police. La jeep fait tourner ses gyrophares et nous précède à chaque passage à niveau. Il semble qu’ils ont besoin de s’assurer que le trafic n’essaie pas de passer en même temps que le train et vu leur façon de conduire, cela ne me surprendrait en rien. Nous faisons quelques arrêts pour nous permettre de descendre, prendre quelques photos et on repart. Je ne sais pour quelle raison mais nous ne nous rendons pas au bout du chemin de fer, mais le voyage vaut quand même la peine d’être fait. À notre retour, nous arrêtons manger dans un autre restaurant typiquement tunisien; cela nous permet de nous imprégner encore plus de leur culture. La nourriture est bonne ainsi que l’addition! Disons que ça aussi, ça fait partie de leur culture. Il y en a pour qui chaque voyageur est une proie facile, mais c’est moins grave car ce n’est pas moi qui fais les pourparlers et j’en suis bien content!
Nous voici donc sur la route pour Douz, mais avant d’y arriver nous passerons par les lacs salés de ‘Chott El Jerid’ et de ‘Chott El Fejej’. Les Tunisiens n’ont pas assez du désert mais en plus leurs lacs sont salés, ok pas tous mais plusieurs. Dans le cas de nos deux lacs, ils ne sont pas seulement salés, mais ils s’assèchent aussi et créent d’immenses étendues de sel.
À la sortie des lacs, nous faisons un arrêt pour visiter les sources chaudes et sulfuriques de Souk Lahad ainsi que regarder des vestiges de dunes. En fin de compte, c’est le vent qui pousse le sable pour laisser apparaître des « quasi » rochers tellement le sable est compacté et dur; c’est quasiment des roches friables.
On reprend la route et on fait un arrêt à Kebili pour boire un autre thé. Nous en profitons pour nous faire notre réserve de vin et de bière car pour le reste du voyage, il sera quasiment impossible de trouver de la boisson.
Douz, nous voici! Nous allons visiter la Médina. Montassar retrouve une connaissance, un berbère de la région qui a marié une belge qui est partie en voyage chez ses parents. Nous décidons d’aller dormir chez Mohamed pour ce soir. Entretemps, nous allons visiter Douz, une autre oasis où il y a possibilité de faire des tours de dromadaire, de cheval, d’U.L.M.(ultra-léger motorisé) et même de Quad. Je décide que demain matin avant notre départ, je reviendrai faire un petit tour de dromadaire dans le désert.
Les cours des maisons ont parfois des dromadaires, parfois des ânes qui y sont attachés. Il n’y a aucune signalisation aux intersections, le dépaysement est total et je me considère pas mal chanceux de pouvoir vivre cela. Nous arrivons à la maison de Mohamed, une très belle maison avec 4 appartements distincts, deux chauffe-eau solaires sur le toit, une grande piscine, mais il ne fait pas encore assez chaud et il n’y a pas d’eau. Le tout est entouré d’un grande muraille de briques et une porte de métal pour laisser entrer l’auto. Horreur! Il y a un calice de gros berger Allemand, le sang me glace! Je ne sors pas de cette auto tant qu’il ne sera pas attaché, leur dis-je. Là, je regrettais de ne pas être allé à l’hôtel, mais en moins de deux, le chien était attaché à l’autre bout de la cour et même si je ne me sentais pas à mon meilleur lorsque dehors, tout le monde a tout fait pour me permettre de me sentir mieux.
Mohamed et un cuisinier nous préparent un splendide repas que nous arrosons avec notre vin. Mohamed part regarder un match de foot. Moi, je retourne dans ma chambre pour aller dormir. Je me lève avec le lever du soleil comme la plupart du temps, mais là je trouve le temps long car même si le chien est attaché, je ne suis pas confortable d’aller dehors pour marcher et je n’ai pas pris de la lecture dans l’auto. Pas grave, tout le monde finit par se lever et nous partons pour aller déjeuner. Pas moyen de trouver un restaurant qui veut nous servir autre chose qu’un café ou un thé. Pas de problème, nous trouvons un petit dépanneur, achetons pain, fromage, yaourts, mais petit problème : la femme qui vient de nous servir ne peut ou ne veut pas nous dire combien ça nous coûte. Elle nous dit que nous devons attendre le propriétaire. Peut-être ne sait-elle pas compter? Nous lui offrons de faire le calcul. Elle ne veut pas et nous dit qu’il faut attendre. Après un certain temps on lui explique qu’on va aller manger sur la terrasse d’un café pas trop loin et qu’on va revenir la payer, elle accepte sans sourciller même si elle ne nous connait pas. Je suis surpris mais quand même ravi de voir ces gens aller et venir et faire autant confiance à de purs étrangers. C’est un peu ça la Tunisie : un pays d’extrêmes, des gens qui n’ont pas grand-chose et qui te font confiance et d’autres qui te regardent dans les yeux et te disent « tu es mon ami » et essaient de t’arnaquer. Nous allons donc sur la terrasse du café avec de la nourriture achetée d’ailleurs. Nous demandons quand même la permission au propriétaire qui semble tout content de nous recevoir. À notre départ, nous lui remettons un dinar pour le remercier.
Nous partons pour Ksar Ghilane, notre dernière oasis où nous dormirons sous la tente. Quelques heures désertiques avec parfois des dromadaires, parfois des chèvres ou des moutons toujours accompagnés de leur ‘berger’. Je suis quelqu’un qui aime essayer à peu près tout au moins une fois, mais ce travail ne m’intéresse nullement.
Nous nous faisons arrêter par la police, c’est la deuxième fois. Ils nous demandent nos papiers, ensuite ils vont écrire des notes dans un cahier. Cette fois ils demandent d’ouvrir la valise. Je me demande si ce pays pense vraiment que tous ces policiers, gendarmes, douaniers et j’en passe, sont tous utiles ou pas?
Les dunes de sable sont de plus en plus grosses et finalement on voit des palmiers au loin. C’est l’oasis de Ksar Ghilane, pas mal plus petite que Douz et Tozeur mais pas mal plus grande que Chebika. L’armée y a une base mais ils se font discrets. Quelques maisons ont été bâties pour les Berbères et les Touaregs, les vrais Nomades du désert, et il y a trois campements pour les touristes qui veulent vivre le désert un peu plus pleinement dont un de luxe avec air conditionné et chauffage. Nous optons pour un campement de base, campement avec 6 lits de bois sur le sable et des tapis pour marcher. Deux grosses couvertures de laine au pied de chaque lit qui ne sont pas de trop, mais j’ai quand même bien dormi tout habillé. Anne, qui avait un mauvais rhume, a mal dormi avec 5 couvertures. Avant le souper, nous sommes allés marcher dans le désert, des dunes à perte de vue et il ventait. Il y avait du sable partout et je suis bien content d’avoir la caméra que j’ai car elle résiste très bien autant aux chocs, à l’eau qu’au sable. Le vent forme plein de vagues de sable sur les dunes, ce qui crée des vagues encore plus grosses. Je ne sais pas si mes photos rendront justice à la beauté du paysage, mais c’est vraiment beau à voir. Et il y a de la vie, pas grand-chose je sais, mais j’ai vu 3 sortes différentes d’insectes qui sortaient et disparaissaient dans le sable. De retour à l’oasis, j’en profite pour aller me baigner dans une des sources et l’eau qui en sort est très chaude. Maintenant, nous allons manger à une table que les gens du campement nous ont préparée à la demande du guide, ce qui est bien plaisant comparativement aux autres qui mangent dans une salle communautaire très sombre. Nous finirons notre repas avec deux bouteilles de vin sous les étoiles, ensuite c’est le dodo.
Je me lève à 5h45. Le sommeil a été correct même si je me suis réveillé plusieurs fois et qu’il faisait assez froid, mais je suis quand même reposé. Je ne peux pas dire la même chose pour Anne. Je pars marcher dans l’oasis, retourne dans le désert. J’adore marcher comme ça le matin : le vent n’est pas encore levé, le soleil pointe à l’horizon, on voit des gens qui commencent à se réveiller. Un petit feu s’allume ici et là, un Berbère commence à faire du pain dans une grosse poêle de fonte. Je lui achète une galette (pain) pour un dinar que je mange tranquillement en marchant. Les gens se lèvent finalement, nous déjeunons et on reprend la route.
Direction Matmata, ville troglodyte (http://fr.wikipedia.org/wiki/Habitat_troglodytique). Eh oui, il y a trois villages séparés qui forment cette petite ville. La plupart des gens vivent maintenant dans des maisons, certains ont gardé leur maison troglodyte pour la faire visiter aux touristes. Il y a même un hôtel avec des chambres creusées dans le roc et ça me fait penser à l’hôtel de glace de Québec. Nous avons la chance par notre guide d’aller visiter une maison troglodyte où l’homme et la femme y habitent encore, ont leurs animaux et font pousser leur blé qu’ils moulent eux-mêmes pour faire du pain, mais ils ont un panneau solaire qui leur donne de l’électricité pour les lumières et la radio. Le toit a été recouvert de ciment et fait de telle façon que l’eau de la pluie y est récupérée et passe dans deux bassins distincts pour la nettoyer avant d’aller dans leur puits. Nous avons même le plaisir de boire et manger à leur table. Disons qu’on n’appellerait pas ça une table, mais c’était très bien et le tout sans rien demander en retour. Nous leur avons quand même laissé un pourboire. Il faut savoir qu’une partie du film « La guerre des étoiles » a été filmée ici.
Maintenant direction El Jem, un des plus gros amphithéâtres encore debous et un musée qui vaut la peine d’être vu, surtout pour ses mosaïques qui sont splendides. Mais avant, on arrête manger à Bou Said du mouton au BBQ. Les agneaux sont pendus par un pied comme dans les boucheries, mais c’est dehors sur le bord du chemin. Ça coûte 17 dinars le kilo et on demande deux kilos pour nous quatre. L’homme descend la peau du mouton, découpe environ un quartier, amène le mouton à la balance. Après quelques coups de couteau, nous avons nos deux kilos. Puis, il les coupe en morceaux qui finissent sur le BBQ. Pour ma part, j’ai trouvé qu’il n’y avait pas assez de viande et que c’était trop gras à mon goût mais c’est une expérience à vivre. Le plus drôle c’est de voir l’argumentation lorsque le temps de payer est arrivé. Nous en sommes quittes pour 50 dinars car il en demandait presque 70 mais on s’attendait à payer 40. Nadim, qui avait fait les pourparlers avant de commander, n’est pas le négociateur qu’est Montassar, mais c’est une autre expérience vécue et ce n’est pas moi qui avais à négocier, une très bonne chose car le voyage n’aurait pas été aussi plaisant. Puis, nous partons pour Sousse, notre dernière destination.
J’ai adoré notre voyage et je recommande ce groupe www.into-tunisia.com. Ils m’ont fait vivre de très beaux moments.
Merci Montassar, merci Nadim et toi, Anne, retrouve la santé et profite du reste de ton voyage!
Chronique 2012-1 du Capitaine: Mon excursion dans le sud tunisien
De El Kantaoui à Tozeur
Lundi matin, 7h15, Montassar (le guide), Nadim (Tunisien vivant à Québec et Anne (amie de Nadim) passent me chercher à l’entrée du port d’El Kantaoui; nous prenons aussitôt la route. Dès le départ, les yeux me piquent de plus en plus. Probablement, mes allergies au pollen qui débutent et je demande à Montassar d’arrêter lorsqu’il trouvera une pharmacie. De l’extérieur je n’aurais jamais pu deviner que c’était une pharmacie car tout est en Arabe, mais de l’intérieur : impeccable service en français. Après avoir avalé 2 comprimés, nous quittons Kondar en direction de Kairouan. Après 30 minutes, je me sens déjà mieux.
Nous parcourons la route où les oliviers sont à perte de vue; parfois des amandiers se faufilent entre les oliviers. Nous arrivons à Kairouan et faisons un premier arrêt aux bassins Aghlabides où on peut voir à quel point ces gens on su maîtriser l’eau en allant la chercher des montagnes par un réseau de canalisation et d’épuration. Ensuite, nous nous dirigeons vers le mausolée Abi Zamâa al-Balawi où je fais pour la première fois connaissance de près avec le dromadaire que la plupart des gens d’ici appellent un chameau. Par la suite, nous terminons la journée avec la Médina et sa grande mosquée.
Nous reprenons la route pour Gafsa, et nous nous rendons compte qu’il y a des rapports de surchauffe dans la population. Le mot est que les étrangers ne devraient pas y aller mais avec notre guide nous nous sentons en sécurité. Nous nous y arrêtons pour manger dans un petit restaurant typique et je commande deux plats principaux car je suis curieux : je veux goûter à tout et tout est bon. Cependant, j’admets que je ne suis peut-être pas une référence car j’aime goûter à tout. Seul problème : il n’y a aucune boisson alcoolisée et ça sera comme ça dans la plupart des endroits que nous visiterons durant notre voyage. Après le repas, nous prenons une petite marche suivie d’un arrêt dans un café. Pour moi, ce sera un thé sucré à la menthe que j’avais apprécié l’an dernier et que je retrouve avec autant de plaisir cette année.
Direction Moulares (Om el Airais). Oups! La route est barrée à l’entrée de la ville, une carcasse d’auto, des morceaux de métal, des pneus qui brûlent encore, des pierres, du ciment. Impossible de passer. La révolte a éclaté après l’annonce qu’il n’y avait plus d’emplois disponibles à la mine de phosphate. Il faut savoir que trouver du travail n’est pas toujours facile ici en Tunisie. Après avoir parlé avec les gens de l’endroit, notre guide Montassar se fait indiquer qu’il peut passer par les chemins du village pour contourner le barrage, ce que nous ferons, non sans difficultés.
On reprend la route en direction de Mides que nous n’atteignerons jamais car à l’entrée du village d’Ain El Karma se trouve un autre barrage et nous voyons la police et l’armée. Une bande de jeunes argumentent avec les vieux du village pour savoir si on va lever le barrage ou pas. Pas question de passer! Une camionnette qui a essayé de contourner le barrage l’a su très vite lorsque la foule de jeunes s’est mise à crier après, en installant d’autres pierres devant la camionnette pour l’entourer complètement. Tout s’est bien terminé cependant lorsque la camionnette a rebroussé chemin. J’ai pris quelques photos de l’intérieur de l’auto en cachette de peur de leurs réactions. Finalement, la Police nous a conseillé de rebrousser chemin mais nous a donné les indications pour un chemin qui passe par la montagne. Je peux vous dire que ce chemin n’est pas à emprunter pour les cœurs faibles mais il nous a permis de voir les montagnes comme je n’aurais jamais espéré, si belles et si imposantes!
Hey oui, nous ne verrons pas Mides mais nous allons quand même pouvoir voir As-Sabikah (Chébika) et c’est là que j’ai appris qu’il y avait trois sortes d’Oasis, soit l’oasis de montagne (celle-ci), l’oasis de sable (celle que nous imaginons tous ou à peu près) et l’oasis de mer, un peu comme une île entourée d’eau salé (Gabes).
Donc, nous voici à Chebika, petit oasis au pied de la montagne, montagne dénudée en soi. Pour tout paysage, que des plaines désertiques à perte de vue. Ici, à peine quelques commerces pour les touristes, quelques maisons pour les gens qui y vivent. Nous visitons l’oasis pour voir où ont été tournées quelques scènes du film Le patient anglais. Nous nous rendons au pied de la montagne où on voit l’eau jaillir d’entre les roches, ce qui permet aux palmiers de grandir et de fournir des dattes aux gens de l’endroit.
Direction Tozeur, la plus grande oasis de la Tunisie avec 15 sources d’eau l’alimentant. Après avoir laissé nos bagages à l’hôtel El Arich, nous nous dirigeons au restaurant Le petit prince. Une table de touristes français qui s’y trouvent déjà et plus tard un autre groupe de touristes viendront si attabler. C’est là que je ferai la découverte d’une côtelette de dromadaire avec coucous et légumes, le tout arrosé de vin. Rien à redire, tout fut excellent.
De retour à l’hôtel, ça ne me prend pas beaucoup de temps pour aller rejoindre Morphée. Le lendemain matin, déjeuner sur le toit de l’hôtel, puis promenade au marché où légumes, fruits, poissons côtoient agneau, mouton et dromadaire. Une petite marche dans la Médina qui n’est vraiment pas commerciale comme toutes les autres que j’ai vues à ce jour. (La suite dans un autre billet).