

Hey oui, c’était la fin de mes vacances aujourd’hui et je devais prendre un vol d’Air Transat à 14h50 mais tout ne s’est pas passé comme prévu…
D’abord, il y a eu un changement de porte sans que j’en sois informée, ce qui fait que pour passer les douanes, j’ai perdu ¾ d’heure dans une file composée en majeure partie par des gens de pays du Maghreb. Lorsque j’ai vu qu’il n’y avait d’affichées que des destinations telles Tunis, Marrakech, Casablanca, j’ai suspecté quelque chose et j’ai alors appris qu’il fallait me rendre à une autre porte où, cette fois-ci, j’ai attendu presque une heure trente avant d’avoir le tampon de la France sur mon passeport. Bon, jusque là, je suis dans les temps. Nous embarquons dans l’avion mais alors que l’avion doit commencer ses préparatifs pour le départ, on nous annonce qu’il faut tous débarquer car il y a un problème technique. Ceci ne devrait durer que 15 minutes environ.
Retour dans la salle d’attente où le Capitaine de l’avion se décide enfin à venir nous informer de ce qui ce passe : dans un premier temps, il y aurait eu une fuite de kérosène qui aurait noyé tout le tarmac sous l’avion. En conséquence, le débarquement était une question de sécurité. Il aurait été question d’une fuite. En conséquence, 2 heures d’attente environ pour refaire le plein et re-fuite de nouveau. Solution trouvée : faire venir un technicien de Paris qui arrivait en hâte sur un vol d’Air France pour étudier la question (!). Nous aurions des nouvelles plus tard. En attendant, aucune solution n’est proposée pour nous offrir boissons et repas.
Retour du personnel qui nous annonce qu’il faudra un autre 2 heures pour faire les vérifications et qu’il n’est pas sûr que nous pourrons partir car passé 21 heures, le personnel de l’avion ne doit pas voler, question sécurité (leur chiffre étant fait). Donc, suspense qui subit une tentative d’adoucissement en nous offrant une boisson douce et un sandwich. Par contre, il nous faudrait faire une file d’environ 20 minutes à une demi-heure pour obtenir la boisson et une autre file d’autant de minutes pour obtenir le sandwich jambon-beurre car "c’est long faire des sandwichs pour 247 passagers". Par contre, ils disent être habitués à ce genre de choses (pas rassurant!) mais d’un autre côté, l’aéroport de Marseille manque d’organisation : chaque coupon pour les breuvages et sandwichs sera rempli individuellement à la main par une préposée de l’aéroport.
Devant ce retard de 4 heures, j’appelle ma copine Alice qui doit partir de Sorel pour venir me chercher à Dorval. Comme elle est absente, je lui fais faire le message de ne pas se déplacer pour rien, ne sachant pas trop à quelle heure j’arriverai ou même si je ne devrai pas coucher à Marseille car au moment de mon appel, rien n’est sûr en ce qui concerne le départ.
A 19h00, on nous annonce donc la bonne nouvelle concernant notre imminent départ mais certains ne sont pas rassurés sur la sécurité de l’avion. Étrangement, je ne suis pas stressée. Je suis plutôt fatiguée d’avoir tant attendu et de n’avoir qu’un maigre sandwich dans le corps. J’ai chaud, je pue et je commence à en avoir assez d’Air "Banane" et de l’Aéroport "Chipo" de Marseille car il n’existe qu’un petit casse-croûte très mal équipé en menu et ce, malgré le fait que Marseille soit la 2e commune la plus peuplée de France. Il me semble que son aéroport devrait être à son image!
Donc, à 19h30, nous finissons par partir avec le son des enfants hyper-fatigués qui braillent à tous vents disséminés dans l’avion. Le Capitaine nous remercie de notre aimable patience et pour nous récompenser, offre les écouteurs gratuits à tous les passagers. WOW!! Je me sens vraiment gratifiée qu’on m’ait fait cadeau de 2 euros en dédommagement!!!!
Donc, 8 heures d’avion pour atteindre Montréal avec une dernière heure assez turbulente puisqu’il y a eu des orages électriques au-dessus de Montréal. Résultat: nous atterrissons et demeurons en bout de piste, presque dans un champ comme le dit l’agent de bord avec une attente d’environ 20 minutes à bord puisqu’un autobus doit venir nous chercher. Paraît que lorsqu’il y a des orages électriques, les aéroports optent pour un code rouge, ce qui fait qu’il n’y a plus aucun employé dehors, de peur qu’ils soient électrocutés. Tout se ferme. En conséquence, nous sommes une dizaine d’avions à attendre bêtement notre tour de se stationner et débarquer.
Je finis par récupérer ma valise et je sors à la recherche d’une navette qui pourrait m’amener au centre-ville afin que je trouve un taxi pour me ramener dans mon "home, sweet home" quand j’entends tout à coup : "Mado!", "Mado!". Je me retourne et qui vois-je? Alice et Mario qui me font des grands signes de la main. Je n’en reviens pas!!! Ils sont venus malgré tous ces retards. Vraiment chouettes, vous deux! Je vous aime!!!!! Je suis tellement heureuse et fatiguée en même temps que je parle et raconte le voyage tout le long du trajet pour la maison.
Je compte bien faire une plainte, histoire de ne pas laisser passer la chose sans rien dire. Je n’en reviens pas comme de grands aéroports comme Marseille et Dorval ne sont pas plus organisés que ça. Si ce sont des choses qui arrivent régulièrement, pourquoi ne pas prévoir d’avance des mesures de dépannage? Quant à Air "Banane" Transat, même si tout le personnel a été plus qu’avenant et gentil, c’est pas fort! Il demeure que c’était un peu inquiétant de voyager après une fuite de gaz, même si rien n’est arrivé. On se sent bien petit dans ce temps-là.
Et même si je suis attristée d’avoir laissé mon Capitaine au loin, je suis quand même très heureuse d’avoir récupéré mes quartiers et d’être revenue à la maison!
Après une longue et écrasante journée de chaleur dans le centre-ville de Marseille, nous sommes revenus par le ferry de 15h30. Comme les ferrys étaient limités en ce jour de la fête des Français, nous avons décidé de ne pas visiter l’Ile d’If et de retourner directement à la marina. Sur le ferry, nous avons fait la connaissance d’un couple de Finlandais que nous avons pris pour des Italiens. Après avoir trouvé une langue commune de communication, le type (qui ressemblait à Kiefer Sutherland – émission 24), nous a expliqué en anglais qu’ils se font souvent prendre pour des Italiens car la sonorité des 2 langues se ressemble. Durant le trajet, nous avons parlé voyages et c’était très intéressant. Nous étions mutuellement impressionnés de rencontrer des gens venant d’aussi loin.
Lors de notre attente du ferry, le matin-même, nous avions revu Eric, un des invités lors de notre souper chez Bruno en banlieue de Marseille, la semaine précédente. Il appert que le Frioul est son port d’attache et nous ne le savions pas. Eric nous a alors invités sur son bateau pour l’apéro en fin de journée. Résumons: 14 juillet, vive la France, vive les Français, et glou, et glou, et glou……. Souper dans un bistro sympa: et glou, et glou, et glou….. Digestif sur notre bateau à regarder le feu d’artifice: et glou, et glou, et glou… Départ d’Eric à je ne sais plus trop quelle heure.
Réveil à 5 heures du matin avec brûlements d’estomac et mal de tête carabiné. Essaie de me rendormir mais vers 6 heures notre 2e voisin babord décide de monter sa voile en faisant un bruit d’enfer (il doit y avoir quelque chose de rouillé dans son gréement) et de partir son moteur pour aller faire un tour. Non mais, la petite virée de santé aurait pu attendre, bordel!!!! Quant à Serge, il s’est réveillé frais et dispo comme un jeune tigre. Pour l’instant, la tigresse, quant à elle, a de la misère à mettre une patte devant l’autre et sent tout le poids du monde sur ses épaules en ce beau jeudi ensoleillé. Le tigre est trop vite pour elle. Pas de déjeuner ce matin, rien ne rentre. L’objectif sera simple pour le moment: rien ne doit sortir non plus. Statu quo….
AU PAYS DE LA MORONIE
Oui, nous constatons que nous sommes toujours au pays de la Moronie avec un de ses représentants qui, ce matin, est revenu s’amarrer près de nous. Serge, toujours prêt à aider, est venu à sa rescousse en assurant les arrières par la prise d’amarres mais Monsieur Moron ne se préoccupant pas de la pendille a attacher à son bateau, ce dernier a frappé le nôtre pour égratigner un hublot. En guise d’excuse, Moron Premier se retourne vers sa femme et la blâme (!) puis nous dit ne pas être habitué aux manoeuvres. A partir de maintenant, plus d’aide de notre part; que des observations sur ce bizarre pays de Moronie.
Une chose que je n’arrive vraiment, mais vraiment pas à comprendre c’est la logique des Français (mais j’ai vu ça aussi en Espagne) en ce qui concerne leur type de lattrines qui ornent certaines gares et plusieurs de leurs ports et marinas. Va aussi pour les douches. Et je suis convaincue qu’on doit aussi retrouver ça dans d’autres pays d’Europe.
Imaginez une toilette où il n’y a pas de bol mais un genre de douche sans rideau avec un trou et de chaque côté, une plaque pour y déposer chaque pied et hop, on va faire son besoin!! Pour ma part, si je m’en tiens à la géométrie des plaques, je me pisse carrément sur les jambes et les pieds. Bon, déjà que le numéro 1 est inconfortable pour une femme, pensez au numéro 2!! Donc, de ce côté-ci de l’Atlantique, le pipi debout est roi autant pour l’homme que pour la femme.
Déjà que la position est douteuse, que la salubrité des endroits l’est tout autant, faut-il qu’en plus, bien souvent, on n’y retrouve pas de papier-cul (comme disent les Français). Non pas qu’il n’en reste plus. Non, non!! Rien n’a été prévu à cet effet, aucun support en vue ni même de réminiscence de support ayant déjà existé autrefois, R-I-E-N. Trouvons un petit bout de kleenex traînant dans notre sac à dos, et apprenons à mettre en priorité un rouleau de papier-cul parmi les incontournables de voyage. Dans les marinas, la « madame pipi » n’est plus celle à qui on doit quelques centimes avant de pénétrer dans un cabinet, mais c’est plutôt moi avec la désagréable impression de m’être éclaboussée un peu partout!!
Pour les douches, on repassera également. Une fois sur deux, elles ne sont pas propres et il y a rarement des tablettes pour y déposer ses affaires. C’est à croire que les Français s’imaginent qu’on tient notre savon entre nos dents tout en se lavant. J’apprends donc également à me traîner du gel douche qui s’accroche sur le pommeau de douche, quand c’est possible. Je préfère autant me laver à la serviette dans le confort que m’offre le petit carrè du Nomade II. Pour ce qui est des cheveux, je me les lave à l’eau froide et devinez quoi…. l’eau froide aidant et pas de séchoir, ils frisent naturellement!!!
LUNDI 12 JUILLET: on bat des records de stupidités marines
Alors, là, on bat des records dans mon TOP 2: deux voiliers arrivent, coup sur coup, dans la marina. Le premier vient tenter de s’amarrer à mon tribord alors que le vent le pousse le long du quai et, comme ce qui semble être une habitude ici, les gens à bord ne semblent pas préparés à l’amarrage, ils deviennent plutôt paniqués par ce qui arrive. Serge n’étant pas là et moi, affairée sur le pont à faire en sorte que son bateau ne cogne pas le mien, mon voisin babord court l’aider mais comme le moteur est encore en marche avant, il vient frapper l’autre bateau déjà amarré en bout de quai. Ils finiront par le redresser mais il leur faudra presque 15 minutes pour attacher la pendille, l’homme étant à bout de souffle et n’acceptant aucune aide malgré les 4 demandes que lui fera l’homme du port. Ce n’est qu’à la 5e demande qu’il répondra: « Je n’y arrive pas, je suis à bout de souffle ».
Presque aussitôt après, l’autre bateau tente, de l’autre côté, de s’amarrer mais par je ne sais trop quelle manoeuvre, son propriétaire crie que la pendille est accrochée à son safran et c’est la panique générale sur le bateau, tandis que son voisin de bateau tente de l’aider, le bateau va dans tous les sens, l’homme court d’avant en arrière, s’enfarge, tombe, se relève et crie à son voisin de cesser de l’aider (de toute évidence, cela lui nuit). Wow!! Je suis estomaquée et je n’en crois pas mes yeux. Je regrette vraiment de ne pas avoir apporté ma caméra. Bien sûr, il vente un peu, c’est la brise d’après-midi mais rien pour faire peur. J’ai déjà vu Serge, en Espagne, entrer dans un port et s’amarrer avec un vent 3 fois plus fort. Ma charmante voisine babord me regarde en souriant et me dit: « On s’ennuie pas, hein? Y a de l’action! ». Rien pour me rassurer, d’autant plus que l’employé de la capitainerie qui vient à la rescousse du bateau à mon tribord vient tout juste de foncer dans notre dingy. Tout se passe sur un fond de panique. Pour ma part, je demeure très calme et me me retiens même pour ne pas éclater de rire. Ce qui semblait, à priori, s’annoncer comme une petite journée relaxe à Sausset-les-Pins, est en fait un enchaînement de burlesque comme j’en ai rarement vu dans une marina. La dernière fois que j’ai vu quelque chose de semblable était à la marina de Gaspé quand un gars avait mis son voilier de bois à l’eau sans avoir lesté le fond. Je vous laisse deviner ce qui est arrivé….. Je me surprends à avoir déjà hâte que le prochain bateau entre au port…. Je vais leur proposer un slogan pour leur ville: « A Sausset-les-Pins: là où tout peut arriver! »
Avec sa coque bleu marin (la grande classe), 3 enrouleurs avant et un enrouleur sur bôme pour la grand voile, son mât de 63 mètres et 5 barres de flèche, la longueur du bateau fait 54 mètres. Pendant qu’il navigue, il utilise 12 membres d’équipage. Sa capacité en carburant est de 40,500 litres ce qui fait qu’il peut traverser l’Atlantique au complet – sans voiles – avec un seul plein. Ce bateau se serait fait piller en Corse en août 2008 par 4 personnes armées qui ont vite maîtrisé l’équipage et les 11 invités allemands pour s’emparer des 138,000 euros qui étaient dans le coffre-fort. De toute évidence, les invités n’avaient pas prévu d’aller courir les bureaux de change en commençant la croisière.
Présentement, tout est bien calme sur le bateau et les employés ont même l’air de s’emmerder. Près de ce monstre, le Nomade II a vraiment l’air d’une chaloupe. Les membles de l’équipage doivent sourire lorsqu’ils nous voient étendre notre linge sur les filières.
Demain, nous devrions aller à la Calanque de Port-Miou passer la journée. Ne reste qu’une semaine de vacances pour moi. Le temps passe si vite!!
Mais comme nous sommes ici incognités, nous n’avons pas insisté pour monter à bord du Tiara et nous nous sommes fait discrets!
Nous revoilà à La Ciotat – mon endroit préféré du voyage – pour acheter de la fleur de sel à la puce et faire de nouveau une petite incursion chez Madame Bagatelle. Hier, à Saint-Cyr les Lesques, ça frôlait le 35 degrés. Aujourd’hui, ça ne s’annonce pas plus frais et il est 10h00 du matin. Nous n’avons passé qu’une journée àSaint-Cyr les Lesques: petite bourgade qui est surtout une station balnéaire et dont les activités principales sont tournées vers la mer. Nous avons fait notre épicerie dans un petit marché de quartier dont la propriétaire était très gentille et volubile.
Cette fois-ci, à La Ciotat, nous avons une place juste en face du voilier de millionnaire (ou milliardaire, on ne sait pas) Tiara. Faut que je vois s’il y a quelque chose là-dessus sur Internet. Petite journée tranquille, sans visite, qui réunira lavage, courses et farniente.