Les Italiens et le foot: manifestation d’une culture bien vivante

Eh oui, on le savait : les Italiens et le foot ne font qu’un. Mais hier soir, nous avons vécu une expérience unique et bien spéciale. Nous avons décidé d’aller prendre une marche vers 21 heures. À la sortie du port, pas d’âme qui vive dans les rues, comme si la ville avait été évacuée. Presqu’aucune voiture circulait alors qu’en temps normal, le trafic est incessant. Nous nous disions que c’était bien tranquille pour un dimanche.

Puis, nous avons entendu des clameurs. En nous promenant au hasard des rues, nous avons commencé à voir des gens attroupés aux terrasses, aux restaurants, dans les parcs et sur les trottoirs. Ils sortent un téléviseur, parfois un écran géant (surtout dans les commerces), et ils regardent une partie de foot, silencieux entre les moments de fébrilité. Rien n’aurait pu les arracher de l’écran, si ce n’eut été d’un tremblement de terre ou de l’Etna qui explose.

Si au Québec le hockey est une religion, ici le foot est une conversion, une secte qui relie le peuple entier! Les Italiens aiment se regrouper non pas parce qu’ils ne possèdent pas de poste télé à la maison, mais parce que le foot se vit en gang. Dans les parcs, les rues, le port, à chaque endroit il y a un attroupement et un profond respect pour l’événement en cours.

Voilà une différence entre notre peuple et le leur. Au Québec, certains Québécois se font un party lors des séries éliminatoires de hockey, mais cela se fait généralement à l’intérieur. Certains restaurants ont des écrans géants (comme la Cage aux Sports), mais on ne voit jamais les gens sortir leurs postes de télé dehors et inviter les voisins. Nous étions subjugués de les observer. Peut-être cela existe-t-il dans d’autres pays latins, je ne sais, mais je comprends mieux maintenant la signification de ce phénomène à Montréal quand les Italiens klaxonnent en hurlant dans leur voiture et en brandissant leur drapeau lors des victoires de leur équipe. Ils sont en contact direct avec leur culture, drôlement plus imprégnée que la nôtre.

Oui, la St-Jean et quelques autres événements épars resserrent la fibre de l’âme québécoise, mais le reste de l’année, nous demeurons profondément plus « Américains » qu’autre chose. Nous perdons le sens de notre culture.

Gigi, t’es la meilleure!!

Aujourd’hui, journée de relaxation. Serge part pour Vibo Valencia retourner la voiture que nous avions louée. Pendant c e temps, je m’affaire sur le bateau : lavage du frigo, lavage de ma perruque, pliage du linge que nous avons lavé, lecture et petit dodo. Vers la fin de l’après-midi, Serge revient et tente de régler l’histoire des assurances du bateau. Comme il a changé de compagnie d’assurance, il tente depuis quelques jours de faire un transfert de fonds en Angleterre, là où se situe la compagnie d’assurance. Dans un premier temps, il avait essayé de faire un transfert de fonds international avec la banque, sans succès. Par la suite, il a essayé de transférer par une banque italienne mais il fallait avoir un compte en Italie. Dans une troisième tentative, il essaie par Paypal mais la banque n’avait pas de compte Paypal. Une quatrième tentative par Moneygram mais c’était possible seulement de personne à personne. Une cinquième tentative était encore avec la banque mais ceux-ci lui répondent qu’il est impossible de le faire de personne à compagnie mais seulement de personne à personne. Ne nous restait qu’une solution : nous tourner vers notre amie Gigi au Québec. Serge l’a appelée et en l’espace de quelques heures, tout était réglé. Je n’ai qu’un mot pour décrire Gigi : efficacité! Gigi, t’es la meilleure!
Par la suite, nous avons été prendre une petite marche dans le village. Vraiment typique cet endroit! Les hommes sont assis ensemble sur la place publique, et les femmes ensemble un peu plus loin. Ca me rappelle l’Espagne où on retrouvait cette même coutume dans tous les villages et villes où nous allions.
Les Italiens et le foot ne font vraiment qu’un. Partout où nous allons, il y a toujours un écran géant dans un bar pour diffuser les matchs de foot que les Italiens écoutent religieusement, à volume élevé. Tout le monde se réunit devant un verre et commentent généreusement les matchs. Les enfants jouent au foot dans les rues avec les parents. Nous allons souper dans un petit resto que Svein et Serge avaient essayé. La bouffe est vraiment délicieuse. J’ai pris du thon mais lorsqu’est arrivée l’assiette, la tranche était tellement grosse qu’on aurait dit une fesse de thon! Servi avec des aubergines et des zucchinis dans l’huile, c’était à se rouler par terre tellement c’était délicieux. Un vin local vraiment goûteux complétait le tout. Ce petit restaurant familial était très typique. A 10 heures le soir, les jeunes enfants des propriétaires se promenaient au travers les tables et le plus vieux des enfants, un jeune garçon d’environ 10 ans, est venu nous servir le cappucino. Très sympatique comme atmosphère!
La nuit est étoilée et sans vents. Aucun stress aux environs. Ca fait tellement de bien!