La Grèce, par où commencer? OK premièrement mon arrivée à Gouvia aurait pu mieux commencer. Il faut savoir que la marina de Gouvia est située à quelques milles au Nord de la ville de Corfu, dans une magnifique baie, très bien abritée, mais qui doit-être approchée en suivant un chenal spécifique sinon possibilité d’échouement dans la vase. Me voici donc dans l’approche du chenal, encore 5 minutes et j’entre dans le dit chenal. Un super yacht d’environ 50 mètres arrive derrière moi. Normalement je ralentis pour laisser passer, surtout en entrant dans un port pour la première fois, je préfère suivre que de me faire pousser dans la poupe. J’ai pas besoin de prendre de décision, il me prend sur bâbord, me coupe et s’arrête droit devant moi, juste à l’entrée du chenal et là l’équipage (5-6 personnes) s’affaire à placer des pare-battages tout autour du yacht, en même temps celui qui est à la barre se met à faire marche arrière, marche avant, créant par le fait-même d’énormes vagues et beaucoup de remous. Je suis exaspéré, j’embraye et passe sur son bâbord. En passant, je leur demande c’était quoi l’idée de passer devant moi si vite pour ensuite me bloquer le passage car de toute évidence ils n’étaient pas prêts à entrer au port. Je leur ai dit qu’ils agissaient comme s’ils étaient seuls sur l’eau et que le fait d’avoir de l’argent ne les dispensait pas de savoir vivre et je finis en leur montrant mon VHF et en leur disant que si je peux m’en acheter un, ils devraient aussi pouvoir le faire et que s’ils veulent un cours, je leur en donnerai un gratuitement!
Donc, j’entre dans le chenal et m’annonce justement avec le dit VHF à la marina qui me répond immédiatement. Je leur dis que j’aimerais faire le plein de diesel et ensuite avoir une place à quai pour une ou deux journées. Un Zodiac vient à ma rencontre pour me dire d’aller faire le plein et m’indique de revenir ici pour l’attendre car il va m’escorter à mon ponton ensuite. Une fois bien amarré, les papiers faits à la marina, le préposé m’indique que je dois aller voir la police du port comme prochaine étape, mais comme ils viennent de fermer (il est 14h00), je devrai les voir demain matin à partir de 9h00.
J’en profite pour explorer la marina : très belle, très propre, l’eau non potable et électricité comprise, mais le Wi-Fi est payant. Par contre, la marina a au moins 3 cafés qui offrent le Wi-Fi gratuit si on prend une consommation. J’ai aussi l’intention de ’acheter une clé 3G grecque aussitôt que possible donc ça sera l’internet des cafés pour Gouvia. Sur le quai, je rencontre un couple d’Anglais qui sont partis de l’Angleterre il y a 7 ans et leur premier port en Grèce fut Gouvia et ils y sont depuis. Ça fait quand même plusieurs personnes que je rencontre qui partent et à un moment donné, un port quelconque devient leur domicile fixe. Par la suite, ils me disent que si je veux bien manger, pas trop cher et une cuisine typiquement grecque, qu’il y a un restaurant où je devrais aller.
Je retourne sur Nomade pour aller ranger mon PC et ensuite aller faire un saut dans la piscine de la marina. Après une baignade rafraichissante, je retourne encore au bateau mais pour me changer cette fois avec l’intention d’aller manger au restaurant recommandé mais mes voisins, un jeune couple allemand, m’invite à aller prendre un verre à bord de leur bateau, mais après hésitations, remords et tourments, j’accepte. Je quitterai finalement le bateau pour aller me coucher sur Nomade. Saskia et Peter furent des hôtes merveilleux.
Deuxième matin, il est 9 heures, je suis au bureau de la police du port avec tous mes papiers et là, la police m’annonce que je dois me rendre à Corfu pour rencontrer la douane. Ouin, me dis-je, ce n’est pas ce que j’avais compris dans le guide, mais il semble que je n’ai pas le choix. Je lui dis donc ok, je vais prendre le bateau et vu que je descends dans le sud, j’arrêterai à Corfu et y ferai les papiers. Elle me répond aussitôt que je ne peux pas car il n’y a pas de place pour mon voilier à Corfu, réponse que je trouve bizarre, mais je préfère ne pas m’obstiner. Donc elle me donne deux choix, taxi ou autobus. Je me dis que l’autobus me permettra de m’imprégner un peu plus de leur culture. Je peux vous confirmer qu’il y a au moins 3 marinas à Corfu ou j’aurais pu y laisser mon voilier et marcher au port, je le saurai la prochaine fois.
Dons j’embarque dans l’autobus et demande au chauffeur s’il peut me débarquer au port car je dois aller à la douane. Il me dit pas de problème. Une fois arrivé au terminus je lui demande pour le port. Il dit m’avoir oublié et me montre une rue et me dit de la suivre et que je verrai le port. Après avoir demandé des instructions par trois fois, j’arrive au port mais où sont les douanes? Finalement on m’indique une grosse bâtisse. À l’entrée, je demande les douanes et on m’indique porte 7. Ok, porte 7, je me présente, ils sont une dizaine à parler et rire. Quelques minutes plus tard on daigne me regarder et là, quelqu’un me demande ce que je veux, faire mes papiers d’entrée avec les douanes lui dis-je. Le voilà tout énervé, il gesticule, me dit que les douanes ont déménagé dans une autre bâtisse au nord du port et qu’eux, ils sont la police du port de Corfu (Bonjour la police) et que vu que mon bateau est à Gouvia, il n’est pas nécessaire de me présenter à leur bureau après les douanes mais d’aller voir plutôt la police du port de Gouvia. D’un calme exemplaire, je me dirige et trouve la bâtisse en question, Bureau des douanes svp, à l’autre bout de l’édifice. « Vous voyez, l’agent c’est lui que vous devez aller voir ». « Oui, bonjour, je cherche le bureau des douanes ». On me répond : « Il est là, deuxième porte à gauche, merci, mais vous ne pouvez pas y aller avant 14h00 ».
Mais il est 11h00, pas avant 14 :00, mais la police de Gouvia ferme à 14h00. « Si vous n’êtes pas content, vous pouvez vous en aller mais si vous voulez voir les douanes c’est pas avant 14h00». Pas content, mets-en! Mais la dernière chose que je veux faire c’est de leur montrer, tout comme pour nos services à la clientèle du Québec où ont fait appel à eux parce que nous nous pensons lésés et que souvent on est frustré, mais JAMAIS ne leur faire savoir car ils s’en foute et vont vous raccrocher au nez.
Donc, j’en profite pour aller visiter le vieux Corfu, son château, ses rues piétonnières avec des dizaines et des dizaines de boutiques. C’est joli et je trouve un Vodafone, ou j’en profite pour acheter mon cellulaire et ma clé 3G grecque et manger un très bon diner grec avec bière grecque pour moins de 20 euros.
Me revoilà donc en route pour les douanes Cette fois on peut me recevoir, mais là je dois l’écouter se plaindre pendant quelques minutes sur la chaleur qu’il fait mais merde, son bureau s l’air climatisé et je me promène à la chaleur depuis 9 heures ce matin et il est presque 14h15.
Finalement, elle me demande mes papiers et là ça recommence : passeport, liste des membres d’équipage (même si je suis seul), enregistrement du bateau, papiers d’assurance et là elle commence, elle écrit de l’information dans au moins deux cahiers différents , tout à la main, ensuite dans au moins 2 feuilles séparées, avec des feuilles de carbone dans un genre cahier qu’elle me dit ça sera ton ‘Trip LOG’. Tu dois présenter cela à chaque bureau de police du port où tu iras et ils doivent remplir une case et te le redonner. Elle enlève les pages sous les papiers carbone qu’elle garde et me donne le cahier. Elle me dit que lorsque je quitterai cet édifice, il me faut me présenter à la police de Corfu qui eux doivent le signer en premier. Je lui explique ce qui est arrivé avec la police de Corfu ce matin. Elle me regarde un peu incrédule, mais prend le téléphone et fait un appel qui dure quelques minutes.
Une fois l’appel terminé, elle me dit qu’il y a eu erreur et qu’ils vont me recevoir, mais qu’avant je dois aller au bureau des passeports. Elle vient m’y reconduire et me dit au revoir. Au bureau des passeports un homme qui fumait tranquillement à son bureau me reçoit, il se penche, démarre son PC. C’est la première fois que je vais en voir un fonctionner dans ces fameux bureaux. Ils en ont tous mais je ne les avais pas encore vus s’en servir. Une fois une application ouverte, il m’offre de m’asseoir et me demande mon trip log et mon passeport. Là, il fait des entrées pendant quelques minutes, ferme le PC, se lève et m’invite à sortir de son bureau qu’il ferme à clé. Il m’invite à m’assoir dans la salle et part avec mes documents. Cinq minutes plus tard il revient, me donne les documents et me dit que je dois aller voir la police maintenant.
Me voilà en route pour la police du port de Corfu avec une certaine appréhension, je dois admettre. Me voilà donc devant la porte 7 mais personne dans le bureau. J’attends donc à l’entrée. Finalement, une jeune femme police arrive avec un café, je lui dis bonjour et le pourquoi de ma présence. Elle me demande mes papiers, passeport, liste des membres d’équipage, le trip log, mes enregistrements du bateau, et pourquoi il n’y a pas d’étampe. Ici, je ne sais pas, et là pourquoi il n’y a rien d’écrit, je ne sais pas, elle devra les appeler car je n’ai aucune idée de ce que je fais ici. On m’a déjà dit de ne pas revenir à ce bureau et les douanes me disent que je dois, je fais ce que je peux c’est tout; et là elle me dit de me calmer, qu’elle me pose ces questions car elle doit les poser, c’est tout. Et là elle devient toute gentille et écrit dans le trip log pour prochain arrêt « mer ionienne ». Elle me dit que de cette façon pas besoin d’arrêter et de le faire signer par toutes les polices de port. Ding dong, mais ça devrait être généralisé cette pratique, c’est quoi leur problème? Fini!
Maintenant il faut trouver l’autobus pour retourner à Gouvia, tester ma clé 3G pour m’assurer qu’elle fonctionne et demain je reprends la mer pour l’Île de Paxos.
Je suis maintenant à l’ancre à côté de Gaios sur l’île de Paxos. Je me suis baigné en arrivant, l’eau est à 30,4 et il y a une petite brise qui ne devrait pas nuire pour dormir ce soir.
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